Endossant un rôle de régulateur d’appoint, le cartel et ses partenaires, dont la Russie, se sont accordés sur une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils par jour (mbj). La feuille de route prévoit des quotas de l’ordre de 800.000 mbj pour les membres de l’OPEP tandis que les dix pays partenaires devront couper leur production de 400.000 mbj.

Si cet accord a bien permis de freiner à court terme les velléités baissières, force est de constater que le marché ne s’est pas montré pour autant enthousiaste. Cela pourrait se traduire par le fait que les opérateurs s’inquiètent davantage de la croissance de la demande de brut que des problématiques liées à l’offre. 

A ce titre, dans son dernier rapport mensuel, l’AIE se montre particulièrement optimiste en maintenant ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole à 1,4 mbj en 2019, soit une demande de l’ordre de 100,6 mbj. En parallèle, l’Agence a abaissé ses perspectives de production du fait des limitations de production et vise un rééquilibrage du marché dès le deuxième trimestre 2019.

Néanmoins, à plus court terme, les incertitudes se portent sur le ralentissement de la croissance économique mondiale et sur le niveau des stocks de brut US, qui peine à décliner malgré le rythme des exportations américaines. Fait symbolique, les Etats-Unis ont exporté plus de pétrole brut et de produits pétroliers qu'ils n'en importent, une première depuis 1991. 

Graphiquement, en unités de temps hebdomadaires, la configuration s’est nettement fragilisée depuis l’enfoncement des 70 USD le baril de Brent. La tendance de fond apparait ainsi baissière et les vendeurs garderont la main tant que les cours se maintiendront en deçà de 62,5 USD. Un soutien s’est toutefois constitué à 59 USD, support qui a contenu les assauts vendeurs durant quatre dernières semaines. Une rupture de cette ligne serait par conséquent synonyme d’une poursuite du trend baissier en direction de 55 USD.

La configuration est similaire pour le WTI, où les cours trouvent un relai acheteur aux alentours de 50 USD. Il faudra clôturer au-delà des 54 USD pour amorcer un rebond technique digne de ce nom. A contrario, un franchissement baissier des 50 USD  s’accompagnerait nécessairement d’un prolongement du mouvement baissier, avec en ligne de mire, la zone des 43 USD.