Pétrole : Les craintes d'une offre déficitaire pourraient s'atténuer
Par Jordan Dufee
Au-delà de l’Iran qui monopolise toutes les interrogations ces derniers mois, les cours pétroliers restent à la merci de la moindre information qui pourrait accréditer ou non la thèse d’un manque d’offre chronique sur les prochaines années. Conséquence palpable, la volatilité s’accentue, entrainant d’intenses prises de bénéfices. Le prix du Brent est ainsi repassé sous la barre des 80 USD, abandonnant près de 9% depuis le début du mois d’octobre.
Du côté de l’offre, celle-ci atteint des niveaux records parmi les principaux producteurs. L’Arabie Saoudite et la Russie tiennent leurs engagements concernant la hausse de leur production. Elles avoisinent chacune les 10,7 mbj, les vannes sont donc largement ouvertes pour compenser les perturbations du marché. Les Etats-Unis pompent aussi à plein régime avec une production de 11,2 mbj, entrainant par ailleurs une hausse des stocks compte tenu du fait que les exportations US ne parviennent pas à suivre la cadence imposée par les producteurs.
Dans ce cadre, les perspectives tablant sur une importante pénurie d’or noir s’obscurcissent, suscitant des interrogations qui relèguent au second plan la montée des tensions entre Washington et Ryad autour de l’affaire Khashoggi.
Graphiquement, en données hebdomadaires, les cours ont buté sur une oblique ascendante qui passe par les sommets de 2016, 2017 et 2018. L’heure est ainsi à la consolidation au sein d’une tendance de fond nettement haussière, en atteste l’orientation des moyennes mobiles hebdomadaires. Un mouvement de latéralisation entre 72 et 84 USD pourrait ainsi se mettre en place dans les prochaines semaines. La tendance apparait neutre à court terme et il faudra s’extraire de cette zone pour renouer avec une dynamique affirmée.