Les craintes s’agglomèrent autour de la demande de brut, dont la croissance pourrait être plus faible qu’attendue en raison d’un ralentissement économique mondial, fruit d’une montée des politiques protectionnistes. A ce titre, l’AIE et l’OPEP endossent le rôle de lanceurs d’alertes dans leur dernier rapport. L’OPEP abaisse ainsi, pour le troisième mois consécutif, sa prévision de croissance de la demande pour 2019 de 50.000 bpj tandis que l’AIE l’amoindrie de 110.000 pour 2018 et 2019.

Du côté de l’offre, celle-ci atteint des niveaux records parmi les principaux producteurs. L’Arabie Saoudite et la Russie tiennent leurs engagements concernant la hausse de leur production. Elles avoisinent chacune les 10,7 mbj, les vannes sont donc largement ouvertes pour compenser les perturbations du marché. Les Etats-Unis pompent aussi à plein régime avec une production de 11,2 mbj, entrainant par ailleurs une hausse des stocks compte tenu du fait que les exportations US ne parviennent pas à suivre la cadence imposée par les producteurs.

Dans ce cadre, les perspectives tablant sur une importante pénurie d’or noir s’obscurcissent, suscitant des interrogations qui relèguent au second plan la montée des tensions entre Washington et Ryad autour de l’affaire Khashoggi. 

Graphiquement, en données hebdomadaires, les cours ont buté sur une oblique ascendante qui passe par les sommets de 2016, 2017 et 2018. L’heure est ainsi à la consolidation au sein d’une tendance de fond nettement haussière, en atteste l’orientation des moyennes mobiles hebdomadaires. Un mouvement de latéralisation entre 72 et 84 USD pourrait ainsi se mettre en place dans les prochaines semaines. La tendance apparait neutre à court terme et il faudra s’extraire de cette zone pour renouer avec une dynamique affirmée.