Paris (awp/afp) - Le géant du luxe LVMH, qui a conclu fin 2019 un accord à 16 milliards de dollars pour racheter Tiffany, a indiqué jeudi qu'il n'envisageait pas d'acheter des actions du joaillier américain directement sur le marché, suite à des rumeurs générées par une baisse du cours de ce dernier ces derniers mois.

Mercredi, le journal américain Women's Wear Daily avait affirmé que le groupe de Bernard Arnault avait réuni un conseil d'administration pour examiner les conditions de ce rachat, dans un contexte de dégradation des perspectives du marché américain.

Dans un communiqué jeudi, LVMH confirme avoir réuni un conseil d'administration mardi, qui a "notamment porté son attention sur l'évolution de la pandémie et son impact potentiel sur les résultats et les perspectives de la société Tiffany au regard de l'accord qui lie les deux groupes".

"Compte tenu des rumeurs ayant circulé sur le marché, LVMH confirme, à cette occasion, ne pas envisager d'acheter d'actions Tiffany sur le marché", poursuit toutefois le géant du luxe.

En mars dernier, LVMH avait déjà réagi à de telles rumeurs, rappelant à l'époque que, "conformément aux accords conclus avec Tiffany en novembre, il est actuellement tenu par un engagement de ne pas acheter d'actions Tiffany" directement sur le marché.

En novembre dernier, le numéro un mondial du luxe avait annoncé croquer le célèbre joaillier pour 16,2 milliards de dollars, une acquisition record pour le secteur ainsi que pour LVMH.

Le groupe avait proposé une offre de rachat à 135 dollars par action. Or l'action Tiffany a beaucoup baissé depuis (mercredi soir, à la Bourse de New York, elle a clôturé à 114 dollars par titre), générant des rumeurs selon lesquelles LVMH s'apprêtait à intervenir sur le marché pour y acheter directement des actions Tiffany afin d'ajuster à la baisse le coût de l'opération.

La clôture de l'opération est prévue pour mi-2020.

En février dernier, LVMH avait levé 9,3 milliards d'euros sur le marché afin de financer l'acquisition du joaillier. Le reste des 16,2 milliards de dollars que le groupe doit débourser doit être financé par du numéraire existant et des billets de trésorerie, à des taux négatifs.

Sept banques (Bank of America, Citibank, Natixis, Crédit Agricole, Société Générale, Deutsche Bank et HSBC) ont coordonné l'opération.

L'intégration de Tiffany fera passer de 9% à 16% la contribution de la division Montres et Joaillerie (Bulgari, Chaumet, Tag Heuer, Hublot, Zenith, Fred) au chiffre d'affaires total du groupe. La branche devancera ainsi les vins et spiritueux (10%) et les Parfums et Cosmétiques (12%).

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