Les ventes du groupe également propriétaire de Saint Laurent, Bottega Veneta ou Balenciaga, ont grimpé de 26,8% à 6,43 milliards d'euros, signant une hausse de 33,9% à taux de change constants et de 31,5% sur le seul deuxième trimestre.

Grâce à Gucci, Kering signe une nouvelle fois les meilleures performances du secteur, devant la division mode et maroquinerie de LVMH et devant Hermès, qui ont pourtant signé de très solides croissances organiques de 16% et 11,2% respectivement au premier semestre.

Porté par Gucci, dont la croissance organique a encore bondi de 40% au deuxième trimestre après une hausse de 49% au premier, le résultat opérationnel courant de Kering a grimpé de 53% à 1,77 milliard d'euros, un chiffre légèrement supérieur au consensus de 1,73 milliard du consensus établi par Inquiry Financial pour Reuters.

La marge opérationnelle du groupe s'est quant à elle envolée de 470 points de base à 27,5%, dopée par un gain de 620 points chez Gucci, dont la rentabilité a atteint un record à 38,2%.

Comme ses concurrents LVMH et Hermès, Kering a dit, par la voix de son directeur financier Jean-Marc Duplaix, ne pas percevoir de ralentissement de la demande de la clientèle chinoise, malgré les craintes des marchés liées à la baisse de la Bourse de Shanghai, du renminbi et des prix de l'immobilier.

Dans un environnement incertain et marqué par les tensions commerciales entre les Etats-Unis, la Chine et l'Europe, Kering surveillera toutefois "avec beaucoup de vigilance" l'évolution de la demande et du trafic dans les magasins, a-t-il ajouté.

"DÉSIRABILITÉ SANS PRÉCÉDENT"

La croissance de Gucci, tirée par toutes les régions du monde et toutes les catégories de produits, "témoigne d'une désirabilité sans précédent", a déclaré Jean-Marc Duplaix.

Principal contributeur aux profits du groupe, la griffe s'est fixé pour objectif de croître à un rythme deux fois plus rapide que celui du marché du luxe et d'atteindre à terme la barre des 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires, devant Louis Vuitton, propriété de LVMH.

Alors que les investisseurs s'interrogeaient sur la capacité de Gucci à conserver son attractivité et à éviter le risque de lassitude des clients, son PDG Marco Bizzarri s'est montré très confiant devant les investisseurs en juin. Il a estimé que l'univers créatif du designer Alessandro Michele était suffisamment vaste pour pouvoir évoluer dans le temps et s'adresser à tous les types de clientèles.

Ces derniers se sont dit rassurés par un modèle de développement jugé sain et fondé sur l'innovation et la créativité, sur une solide exécution dans les magasins et sur une communication efficace.

Saint Laurent, qui a engrangé une croissance organique de plus de 20% pendant sept ans d'affilée, signe encore une progression de 19,8% sur le semestre tandis que Bottega Veneta, qui vient de recruter un nouveau créateur artistique pour se relancer, reste à la peine et cède 0,9%.

Balenciaga, nouvelle étoile montante de Kering dont les ventes sont estimées à plus de 500 millions d'euros, a signé "une croissance organique du même ordre que celle du premier trimestre", a déclaré Jean-Marc Duplaix.

La marque avait signé, en début d'année, la plus forte croissance organique des marques du groupe.

En Bourse, le titre Kering a fini à 502 euros jeudi, surperformant largement ses concurrents depuis le début de l'année avec une progression de 37%.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Pascale Denis