LVMH a frappé un grand coup. Le groupe français a conclu un accord pour acquérir la chaîne d'hôtels haut de gamme Belmond. La transaction valorise les fonds propres de Belmond 2,6 milliards de dollars. Dette incluse, la valeur d’entreprise ressort à 3,2 milliards de dollars. Dans le détail, LVMH propose 25 dollars par action en numéraire, ce qui représente une prime de plus de 40% par rapport au cours de clôture du titre Belmond hier à Wall Street. Cela explique le bond quasiment équivalent de l’action en préouverture des marchés américains.

En revanche, LMVH est loin de connaître le même sort sur la place de Paris, où son titre cède 1,68% à 251,55 euros, sous-performant ainsi son indice de référence, le CAC 40 (-1,08%).

Le montant déboursé semble en être la cause. " La valorisation peut paraître élevée sur la base d'un chiffre d'affaires pour l'exercice à fin septembre 2018 de 572 millions de dollars et un Ebitda ajusté de 140 millions de dollars ", estime Invest Securities.

Néanmoins, " l'intérêt de l'opération doit être perçu en fonction de l'atout que constitue l'hôtellerie d'exception dans les perspectives du grand luxe en général, pour satisfaire la classe montante des milliardaires dont les exigences vont croissantes ", ajoute le bureau d'études.

Une analyse partagée par Bernard Arnault. Ainsi, le PDG de LVMH juge que cette acquisition est " parfaitement complémentaire des maisons Cheval Blanc et des activités hôtelières de Bvlgari " et " renforcera significativement la présence du groupe LVMH dans l'univers de l'hôtellerie d'exception."

Le parc hôtelier de Belmond recèle des noms emblématiques, à commencer par le Cipriani à Venise, qui fût le premier hôtel ouvert par la chaîne il y a 40 ans.

Présent dans 24 pays, Belmond détient ou exploite actuellement 46 hôtels. Il exploite également des liaisons ferroviaires et des croisières fluviales haut de gamme.

Au final, LVMH vise une réalisation de la transaction pour le premier semestre 2019. Comme de coutume, elle sera soumise à l'approbation des actionnaires de Belmond et de certaines autorités en matière de concurrence.