Après avoir souffert en 2018, les exportations de la Chine ont terminé 2019 sur une bonne note avec une croissance de 7,6% sur un an le mois dernier, montrent les données des douanes publiées mardi, à la veille de la signature attendue par Washington et Pékin d'un accord commercial dit de "phase 1".

La médiane des prévisions des analystes interrogés par Reuters tablait sur une hausse de 3,2% après une contraction de 1,3% en novembre.

L'accord partiel sur le point d'être signé marque une accalmie mais certainement pas la fin d'un conflit qui pèse sur les marchés financiers et menace la croissance mondiale depuis un an et demi.

Les importations ont également dépassé les attentes en novembre avec un bond de 16,3% sur un an, contre un consensus de +9,6% et après +0,5% en novembre, grâce notamment à la hausse des cours des ressources de base.

Ces chiffres sont à relativiser puisque ceux de décembre 2018 étaient particulièrement décevants mais il n'en indiquent pas moins une amélioration de la demande en Chine et dans le monde, soulignent des analystes.

HAUSSE DE 0,5% DES EXPORTATIONS EN 2019

L'excédent commercial de la Chine ressort à 46,79 milliards de dollars (42,01 milliards d'euros) en décembre, contre 37,93 milliards de dollars le mois précédent, alors que les économistes tablaient en moyenne sur un montant de 48 milliards.

Sur l'ensemble de 2019, les exportations chinoises ont remarquablement résisté aux tensions avec une hausse de 0,5%, à comparer tout de même à une croissance de près de 10% en 2018.

Les importations ont reculé pour leur part de 2,8% l'an dernier tandis que la croissance économique de la Chine tombait à un creux de près de 30 ans.

Les chiffres meilleurs que prévu du commerce extérieur chinois ont été rendus publics alors qu'une délégation chinoise arrivait à Washington pour la signature officielle de l'accord de "phase 1" conclu le mois dernier.

Selon une source informée du contenu de cet accord, la Chine s'est engagée à acheter près de 80 milliards de dollars (71,8 milliards d'euros) supplémentaires de produits manufacturés en provenance des Etats-Unis sur les deux prochaines années, auxquels s'ajouteraient 50 milliards de dollars d'achats d'énergie et environ 35 milliards de services.

Dernier signe en date de la détente entre les deux camps, les Etats-Unis ont fait savoir par le biais du département du Trésor qu'ils ne considéraient plus la Chine comme un Etat manipulateur de devises.

"La décision de Washington de retirer son accusation de manipulateur de devises contre la Chine ajoute au climat positif déjà installé avant la signature de l'accord commercial", estime Minori Uchida, responsable de la stratégie devises de MUFG Bank à Tokyo.

(Gabriel Crossley, version française Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)