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Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont reculé sur la semaine, poussant le nickel à son plus bas en un an, entre tensions commerciales et force accrue du dollar.

Le cuivre, l'aluminium, le zinc et le plomb reculaient également. Seul l'étain enregistrait de légers gains.

Le goût pour le risque des investisseurs a été diminué par la possibilité d'une montée des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, alors que le marché attendait de voir si Washington imposerait des taxes douanières concernant 200 milliards de dollars de produits chinois, après une consultation qui s'est achevée jeudi soir.

Si les métaux étaient affectés par l'aversion au risque, "nous estimons que les métaux de base ne seront pas fondamentalement affectés par le conflit commercial", ont prévu les analystes de ANZ, qui jugent que la demande devrait rester robuste à moyen terme.

Sur la semaine, la vigueur du dollar a par ailleurs pesé sur les métaux, dont le prix est fixé en billet vert, le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres devises diminuant.

Cette vigueur du billet vert a été confirmée vendredi avec les chiffres de l'emploi pour août.

Le taux de chômage aux Etats-Unis s'est maintenu à 3,9%, mais surtout, face à l'étroitesse du marché de l'emploi, les salaires ont augmenté. La hausse du salaire horaire moyen sur un an en août --à 2,9%--, est la plus forte depuis juin 2009.

Cet indicateur est crucial pour le cours du dollar puisque la Réserve fédérale américaine (Fed) l'observe pour relever ses taux et éviter la surchauffe à l'économie, ce qui rend le billet vert plus rémunérateur et donc plus attractif.

Les PMI chinois divergent

Les tensions commerciales pourraient commencer à affecter l'activité industrielle en Chine, alors que l'indice des directeurs d'achat (PMI) manufacturier, calculé de façon indépendante par le cabinet IHS Markit et publié par le groupe de médias Caixin, s'est établi à 50,6 le mois dernier, contre 50,8 en juillet et 51 en juin.

La semaine précédente, l'indice officiel avait au contraire fait état d'une très légère hausse de l'activité manufacturière.

"Les signes les plus évidents d'un ralentissement chinois émanent d'entreprises privées et de petite taille, dont le poids est plus important dans l'indice Caixin", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

"Nous estimons que le ralentissement de la Chine est plutôt dû à des politiques économiques moins laxes au début de l'année qu'aux tensions commerciales", ont estimé les analystes de Capital Economics, qui soulignent que "la faiblesse des nouvelles commandes provient plutôt d'une demande nationale faible" que des commandes de l'étranger.

"La baisse de l'activité chinoise devrait empêcher les matières premières industrielles de se ressaisir avant la fin de l'année", ont-ils jugé.

Le nickel perd de son brillant

Le nickel est passé dans le rouge sur l'année, alors qu'il avait jusqu'à présent résisté au pessimisme du marché des métaux de base.

Le prix du nickel a touché vendredi 12.225 dollars la tonne, à son plus bas depuis neuf mois.

Outre les causes de baisse communes aux métaux de base, "les réserves de minerai de nickel et d'acier inoxydable de la Chine ont fortement augmenté" selon des informations de presse, ont rapporté les analystes de INTL FCStone, même si les stocks de métal raffiné, qui est celui qui s'échange sur le LME, reculent.

La confection d'acier inoxydable est la première source de demande de nickel.

Par ailleurs, l'offre pourrait être perturbée par des mesures anti-pollution qui ont été appliquées cette semaine aux Philippines, et qui pourraient limiter l'offre minière.

"Elles avaient déjà été annoncées en avril" et donc intégrées au cours, ont noté les analystes de Commerzbank, qui soulignent par ailleurs que le pays, premier producteur mondial en 2017, a cédé sa place à l'Indonésie.

A plus long terme, "la demande devrait être dopée par la croissance du secteur des véhicules automobiles" dont les batteries sont très demandeuses en nickel, ont souligné les analystes de Morgan Stanley.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 5.913 dollars vendredi à 13H15 GMT, contre 6.022,50 dollars le vendredi précédent à 13H55 GMT.

L'aluminium valait 2.063,50 dollars la tonne, contre 2.137 dollars.

Le plomb valait 2.058 dollars la tonne, contre 2.083 dollars.

L'étain valait 18.975 dollars la tonne, contre 18.965 dollars.

Le nickel valait 12.330 dollars la tonne, contre 13.025 dollars.

Le zinc valait 2.415 dollars la tonne, contre 2.503,50 dollars.

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