Londres (awp/afp) - Le prix du nickel comme celui de la plupart des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) a continué de grimper cette semaine dans un marché plus serein et focalisé sur des fondamentaux encourageants.

La tonne de nickel a atteint vendredi 11.330 dollars, à son plus haut depuis deux mois.

Le cuivre, le plomb, l'étain et le zinc ont également pris de la valeur sur la semaine. Seul l'aluminium s'inscrit en baisse.

Après avoir reculé fin décembre en raison de données économiques peu encourageantes, notamment en Chine, premier importateur mondial de matières premières, les métaux de base se ressaisissent depuis le début de l'année.

"Les prix sont bas, même s'il se peut qu'ils baissent encore en cas de données particulièrement négatives, pour l'instant, toutes les mauvaises nouvelles sont intégrées au cours", a commenté Alastair Munro, courtier chez Marex Spectron.

Les métaux de base ont ainsi profité de l'appétit pour le risque des marchés déclenché par les trois jours de négociations entre la Chine et les Etats-Unis à Pékin pour dénouer les tensions commerciales.

"Historiquement, nous remarquons que la direction prise par les marchés financiers en début d'année n'est pas forcément la bonne", ont cependant prévenu les analystes de Saxo Bank, qui conseillent de rester prudent et de surveiller si la "Chine, les Etats-Unis et l'Europe arrivent à éviter un ralentissement de l'économie".

Fondamentaux forts pour le nickel

Dans un marché plus apaisé, les investisseurs se sont à nouveau tournés vers les fondamentaux de l'offre et de la demande de nickel.

Comme l'ont souligné les analystes de Société Générale, les réserves des deux principales plateformes d'échange de métaux, le LME et le marché de Shanghai (SHFE), ont vu leurs stocks de nickel fondre en 2018 (-189.169 tonnes).

"En 2019, la demande va être poussée par les besoins de l'industrie de l'acier inoxydable", ont commenté les analystes de AME Consulting.

Si la confection d'acier inoxydable reste la première source de demande de nickel, la fabrication de batterie pour véhicules électriques continue de grimper.

"Les véhicules électriques demandent du nickel de première qualité et il faudrait que les prix soient nettement plus haut pour que l'offre commence à grimper", ont estimé les analystes de Société Générale.

Histoire de deux mines pour le cuivre

Les deux plus grandes mines de cuivre du monde ont publié des informations très divergentes cette semaine.

En Indonésie, la mine de Grasberg, la deuxième mondiale, va voir son offre reculer en 2019.

"Le ministre indonésien des ressources minérales estime que la production de la mine de Grasberg (une des plus grandes au monde) va chuter de 2,1 millions de tonne de concentré de cuivre à 1,2 million de tonnes", ont souligné les analystes de ING.

Mais en revanche, au Chili, premier producteur mondial, l'Institut national des statistiques a fait état d'une hausse de 7% de la production de cuivre en novembre.

"La production de cuivre a grimpé de manière significative, notamment en raison de la reprise de la production à Escondida", première mine mondiale dont les extractions avaient été perturbées par une longue grève en 2017, ont expliqué les analystes de Commerzbank.

"De nouvelles capacités de production ont été ajoutées à la mine", ont-ils ajouté.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 5.929,50 dollars vendredi à 15H05 GMT, contre 5.874 dollars le vendredi précédent à 11H45 GMT.

L'aluminium valait 1.844 dollars la tonne, contre 1.871 dollars.

Le plomb valait 1.971 dollars la tonne, contre 1.959 dollars.

L'étain valait 20.360 dollars la tonne, contre 19.540 dollars.

Le nickel valait 11.385 dollars la tonne, contre 11.075 dollars.

Le zinc valait 2.474,50 dollars la tonne, contre 2.440 dollars.

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