À Paris, l'indice CAC 40 progresse de 0,48% à 5.049,3 points dans la matinée. À Francfort, le Dax gagne 0,25% et à Londres, le FTSE prend 0,41%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro s'adjuge 0,47%, le FTSEurofirst 300 prend 0,56% et le Stoxx 600 monte de 0,40%.

Les contrats à terme indiquaient initialement une hausse plus prudente à l'ouverture mais les investisseurs semblent vouloir suivre la tendance favorable en Asie et profiter du répit temporaire des tensions politiques en Europe.

Les propos jugés accommodants de plusieurs responsables de la Réserve fédérale offrent par ailleurs un soutien aux marchés d'actions.

VALEURS

Le rebond du secteur technologique (+0,60%), tiré par les fabricants de semi-conducteurs, soutient la tendance. En tête du Stoxx 600, AMS gagne 6,58% après avoir souffert vendredi du plongeon de l'américain Nvidia. A Paris, STMicrolectronics avance de 4,61%.

L'indice européen des "techs" a perdu 3,85% la semaine dernière, grevé par les avertissements successifs des fournisseurs d'Apple qui ont alimenté les craintes d'un ralentissement de la demande pour les smartphones.

Parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, Telecom Italia grimpe de 4,83% après la nomination à la tête du groupe de l'entrepreneur italien Luigi Gubitosi.

A contrario, Renault chute de 4,72%, lanterne rouge du CAC 40 et du Stoxx 600, pour tomber à un plus bas de trois ans après des informations du journal nippon Asahi selon lesquelles Carlos Ghosn est sur le point d'être entendu par la police japonaise pour une violation supposée de la réglementation boursière.

Toujours à Paris, Technicolor décroche de 16,73% après avoir fortement progressé dans les premiers échanges en réaction à des informations de Reuters sur une revue par le groupe de ses options, qui incluent une vente.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,65%, portée par un rebond des fabricants de semi-conducteurs qui a compensé le repli des valeurs financières avec la baisse des rendements des Treasuries.

L'annonce d'un rebond des exportations japonaises en octobre, après le repli inattendu de septembre, a aussi soutenu la tendance.

En Chine, les places boursières ont été portées par la perspective de mesures de soutien des autorités du pays aux marchés financiers et à la croissance. L'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a gagné 1,13%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini vendredi une séance indécise en ordre dispersé, les investisseurs saluant des espoirs d'accalmie dans l'affrontement commercial entre les Etats-Unis et la Chine tout en s'inquiétant une nouvelle fois pour les valeurs technologiques, semi-conducteurs en tête.

Le Dow Jones a gagné 0,49% et le S&P-500 a pris 0,22%. Le Nasdaq Composite a reculé en revanche de 0,15%, pénalisé notamment par le compartiment des semi-conducteurs avec un plongeon pour Nvidia (-19%), dont les résultats et les prévisions ont déçu les investisseurs.

Donald Trump a qualifié vendredi d'"assez complètes" les propositions faites par la Chine sur le dossier du commerce et indiqué qu'il pourrait ne pas avoir à imposer de nouveaux droits de douane dans le conflit qui oppose les deux premières puissances mondiales.

Ces propos ont alimenté les espoirs d'une sortie de crise prochaine, mais ils ont été vite tempérés par les déclarations du vice-président américain Mike Pence qui a souligné que les Etats-Unis n'allaient pas retirer les droits de douane tant que la Chine ne modifierait pas sa politique commerciale.

TAUX

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans remonte un peu, autour de 3,09%, après être tombé jusqu'à 3,057% lundi, un plus bas depuis la fin octobre.

Les investisseurs ont réagi aux déclarations vendredi du vice-président de la Réserve fédérale, Richard Clarida, disant que les taux se rapprochaient du niveau que la banque centrale considère comme "neutre", c'est-à-dire ne stimulant ni ne freinant la croissance économique.

D'autres membres du comité de politique monétaire de la Fed, comme Charles Evans ou encore Robert Kaplan, ont par ailleurs évoqué le ralentissement de la croissance mondiale.

Dans un entretien au Wall Street Journal, le président de la Réserve de Philadelphie, Patrick Harker, a pour sa part indiqué qu'il n'était pas prêt à soutenir une hausse des taux le mois prochain, étant donné la faiblesse des perspectives d'inflation.

Ces différentes déclarations ont été interprétées par les investisseurs comme un signal que le cycle de resserrement monétaire en cours aux Etats-Unis pourrait s'achever plus tôt que prévu.

"Si cela ne diminue pas la probabilité d'un relèvement des taux le mois prochain, cela pose question sur le nombre de hausses de taux que nous aurons en 2019", observe Michael Hewson, analyste marchés chez CMC Markets.

Dans ce contexte, les investisseurs suivront avec attention l'intervention prévue à 15h45 GMT de John Williams, le président de la Fed de New York.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans évolue aussi en légère hausse, pour revenir à plus de 0,39% tandis que le rendement des emprunts d'Etat italiens reculent.

Un responsable du gouvernement italien a déclaré lundi que Rome cherchait un terrain d'entente avec Bruxelles sur son budget, qui pourrait être modifié à la marge, alors que la Commission européenne s'apprête à déclencher mercredi une procédure de déficit excessif (PDE) contre l'Italie.

CHANGES

Le dollar se stabilise face à un panier de devises de référence après avoir souffert des propos jugés accommodants des responsables de la Fed. Il a accusé la semaine dernière sa plus forte baisse hebdomadaire depuis la fin septembre mais il gagne encore plus de 9% depuis son plus bas annuel de la mi-février, soutenu par les hausses de taux de la Fed et la vigueur de l'économie américaine.

Le billet vert profite en outre des déboires de l'euro et de la livre sterling avec les tensions en Europe sur le Brexit et le budget italien.

La Première ministre britannique Theresa May s'attend à une "semaine intense" de négociations sur le projet d'accord trouvé entre Londres et Bruxelles sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Ce projet d'accord est loin de faire l'unanimité outre-Manche et met en péril la position de Theresa May à la tête du gouvernement, à moins d'une semaine du Conseil européen extraordinaire du 25 novembre.

L'euro est pratiquement inchangé face au dollar, autour de 1,1415 dollar et la livre sterling regagne 0,1%, à 1,2850 dollar.

PÉTROLE

Les cours du pétrole évoluent en nette hausse lundi, soutenus par les espoirs d'une réduction de la production de l'Opep afin de contrebalancer une offre excédentaire dans un contexte de ralentissement de la demande.

Le baril de Brent se traite à plus de 67 dollars et le baril de brut léger américain (WTI) gagne plus de 1%, à 57,15 dollars.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault