Contexte
Après s'être envolé, le cours de baril de pétrole recule depuis le mois d'octobre. A fin novembre il est passé sous la barre des 60 dollars pour le baril de Brent. Cette baisse peut s'expliquer par un assouplissement de la position des Etats-Unis envers l'Iran. L'administration Trump a accordé des exemptions à huit pays, dont la Chine et l'Inde, leur permettant d'acheter du brut iranien pendant quelques mois. A cela s'ajoute un phénomène de surproduction, en particulier avec la production massive d'hydrocarbures non conventionnels (gaz et pétrole de schiste) par les Etats-Unis.  Avant le retournement de tendance, les majors du pétrole ont affiché des profits en croissance au troisième trimestre 2018, grâce au rebond des cours. ExxonMobil a annoncé des résultats trimestriels meilleurs que prévu, profitant également d'une amélioration des marges dans le raffinage. Quant au géant britannique BP, il a dégagé son bénéfice trimestriel le plus élevé depuis cinq ans. Même constat pour Total, qui a publié d'excellents résultats trimestriels.
Perspectives & Enjeux
L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions, avec une demande de pétrole qui devrait augmenter de 12% pour atteindre 106,3 millions de barils par jour dans 22 ans. L'Agence a notamment tenu compte de l'assouplissement par les autorités américaines des normes d'émission de carbone pour les constructeurs automobiles américains. La typologie des plus grands consommateurs et producteurs de pétrole devrait être profondément modifiée à l'avenir. Dans les pays développés, la consommation devrait baisser d'environ 400.000 barils par jour chaque année jusqu'en 2040 grâce aux économies d'énergie. Cette évolution sera largement compensés par de fortes progressions de la consommation en Chine, en Inde et au Moyen-Orient. L'AIE estime que la consommation de pétrole ne devrait reculer qu'à partir de 2040.