L’année 2018 aura changé le profil du groupe PSB Industries. La cession de CGL Pack, spécialiste des emballages plastiques pour l’agroalimentaire, puis la scission par cotation en Bourse du chimiste de spécialité Baikowski, recentrent le groupe sur son activité principale de plasturgiste spécialisé sur la beauté et la santé. Un dividende exceptionnel de 5 EUR par titre sera prochainement versé aux actionnaires du groupe. Son directeur exécutif, Rémi Weidenmann, revient sur les causes de ce recentrage et l’ambition nouvelle du groupe.

Rémi Weidenmann, quelles réflexions vous ont conduit à recentrer PSB ?
"Nous nous sommes rendu compte fin 2016 que notre plan de développement ambitieux sur chacun de nos trois métiers ne pouvait pas être mené de façon optimale et que nous freinions le développement de chacun d’entre eux. L’activité agroalimentaire, leader en France, manquait d’exposition à l’international et a été vendue à un industriel pour 81,5 M€ de valeur d’entreprise. Quant à notre activité de chimie de spécialité Baikowski, elle se retrouvait orpheline et nous souhaitions lui donner la possibilité de réaliser son grand potentiel. La cotation en Bourse nous est apparue comme étant la meilleure solution pour valoriser cette activité sur le long terme. Le métier qui nous reste et sur lequel nous avons réalisé 275 M€ de chiffre d’affaires en 2018 consiste à fournir des ensembles physiques complexes, de petites tailles, dans des environnements exigeants. Nous fabriquons, assemblons et décorons des petites pièces pour nos clients positionnés sur la beauté et la santé. Pour remplir cette mission, nous disposons de quinze sites de production répartis sur trois continents. Chacun transforme la matière plastique en produits fiables à destination des marchés porteurs de la santé et de l’industrie (marque Plastibell) d’une part, et de la beauté et du luxe (marque Texen) d’autre part. Il s’agit de marchés porteurs à long terme, résilients, sur lesquels nous avons déjà une taille significative. Nous avons finalement gardé nos activités les moins rentables, étant convaincus que nous pouvions jouer efficacement notre rôle de fournisseur privilégié apportant de la valeur ajoutée et ainsi d’améliorer la rentabilité et la croissance du périmètre restant".
 

Des flacons Plastibell pour le domaine médical (Source PSB Industries)
 
Vous avez annoncé un plan à horizon 2021. Quel est son objectif ?
"Il s’agit d’un plan opérationnel plus que stratégique, qui vise à relancer la croissance organique et développer l’efficience commerciale et industrielle. Il nous a semblé nécessaire de revenir aux fondamentaux de notre industrie : redonner une place centrale à l’innovation et aux besoins des clients d’une part, et moderniser notre outil de production afin de mieux exécuter les commandes qui doivent s’étoffer d’autre part. A titre d’exemple, nous avons investi 16,5 M€ en 2018, soit 6% de notre chiffre d’affaires. Ce taux d’investissement doit être porté à 7,5%, jusqu’en 2021. Nous avons également doublé nos effectifs commerciaux en deux ans. Ces investissements doivent nous permettre de gagner des parts de marché et d’améliorer progressivement notre profitabilité".
 

Le périmètre Texen (Source Présentation SFAF Résultats 2018)
 
Quels sont vos axes de développement à plus long terme ?
"Nous souhaitons rester sur cet unique métier, en restant centrés sur les secteurs de la santé et de la beauté. La croissance organique est notre priorité, sans exclure de petites acquisitions complémentaires. Il s’agirait plutôt d’enrichir notre savoir-faire que d’élargir notre positionnement géographique. Nous pouvons compter sur le soutien de nos trois actionnaires familiaux pour mener à bien cette stratégie entrepreneuriale. Le versement d’un dividende exceptionnel s’est accompagné de la sécurisation dans les prochaines années des moyens financiers nécessaires au déroulement de cette stratégie. Nous avons en effet mis en place au cours du premier trimestre 2019 une ligne de financement, à 5 ans, de 100 M€".