(Actualisation: déclarations de Arthur Sadoun, précisions sur les performances en Amérique du Nord et en Europe, examen stratégique de Publicis Health Solutions, réaction en Bourse, contexte)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'action Publicis accuse un vif repli jeudi matin, après l'annonce par le groupe publicitaire d'un net ralentissement de son activité au printemps, notamment dans le secteur de la santé aux Etats-Unis.

Comme ses rivaux, Publicis est confronté à une concurrence croissante, à la baisse des commissions payées par les annonceurs aux agences de publicité, et à l'évolution des comportements des consommateurs. Le groupe a réagi en essayant de se transformer en une société plus agile, capable de s'adapter aux besoins de clients eux-mêmes confrontés à des modèles d'activité en pleine évolution. Cette refonte n'a jusque là pas convaincu les investisseurs et le titre accuse désormais une baisse de l'ordre de 16% en un an.

"Ils (les investisseurs) veulent une preuve tangible de notre transformation", a déclaré le président du directoire, Arthur Sadoun.

Au deuxième trimestre, le revenu, indicateur clé de performance des groupes publicitaires, s'est contracté de 2,1%, après une progression de 1,6% au premier trimestre, en raison principalement des contre-performances de la division Publicis Health aux Etats-Unis. Parmi les raisons du ralentissement, le président du directoire Arthur Sadoun, cité dans un communiqué, a également évoqué une base de comparaison plus difficile et les incertitudes liées à la nouvelle réglementation européenne sur la protection des données personnelles (RGPD). Les analystes anticipaient une hausse de 1,1% du revenu de Publicis sur la période.

Fortement affecté par la baisse de l'euro face au dollar, le revenu net de Publicis s'est contracté de 8,2% sur l'ensemble du premier semestre, à 4,28 milliards d'euros. A changes constants, la baisse se limite toutefois à 0,5%.

Amélioration de la marge opérationnelle

Hors évolution des normes comptables, qui rend difficile la comparaison d'une année sur l'autre, le résultat net du groupe a reculé de 19% à 313 millions d'euros au semestre écoulé, mais la marge opérationnelle a augmenté de 60 points de base à 14,3%, soutenue par des réductions de coûts.

Publicis commencera à récolter les fruits des gains récents de nouveaux contrats au second semestre, a estimé Arthur Sadoun, tandis que le groupe a déclaré dans un communiqué que ses résultats confortaient son objectif d'accélération de sa croissance organique et d'amélioration de sa marge opérationnelle sur l'ensemble de l'année.

"On sait qu'on va y arriver", a affirmé le dirigeant.

Cependant, le titre chute de 7,3% à 54,04 euros jeudi en fin de matinée, ces résultats intervenant après l'annonce mardi d'une performance tout aussi décevante par le groupe américain Omnicom. Entraîné par le recul de Publicis et la crainte d'une autre déception, son concurrent britannique WPP recule de 3,3%.

Examen stratégique pour Publicis Health Solutions

En Amérique du Nord, le revenu du groupe s'est contracté de 2,3% au deuxième trimestre. La branche Publicis Health Solutions, qui couvre notamment la vente de produits aux médecins par le biais de visiteurs médicaux, est responsable d'une baisse de revenu de 30 millions d'euros au premier semestre, a indiqué le président du directoire, Arthur Sadoun.

Publicis a donc décidé de mener un examen stratégique de cette activité, décrite comme étant "très volatile, à faibles marges et non stratégique" par Arthur Sadoun. Publicis Health Solutions a contribué à hauteur de 300 millions d'euros au revenu du groupe l'année dernière.

"On a eu un trou d'air ou un 'bump' sur le Health, heureusement sur un business qui est low margin (à faible marge, ndlr), volatile et pas core", a déclaré Arthur Sadoun.

En Europe, les incertitudes liées à la mise en oeuvre de la RGPD ont entraîné des interruptions temporaires d'activité avec les éditeurs qui n'étaient pas en mesure de prouver qu'ils respectaient cette nouvelle loi dans les jours qui ont suivi son entrée en vigueur. Cette situation a pesé à hauteur de 10 millions d'euros environ sur le revenu, selon le dirigeant.

Nick Kostov, The Wall Street Journal, et Thomas Varela, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 99; tvarela@agefi.fr ed: VLV - ECH

(Version française Valérie Venck)

Agefi-Dow Jones The financial newswire