Rolls-Royce a annoncé mercredi avoir signé un contrat portant sur un programme pilote de conversion de locomotives diesel en des machines propulsées par un moteur hybride, qui associe puissance électrique et combustion thermique.

L'entreprise britannique, surtout connue pour ses moteurs d'avions, a déclaré que sa division "Power Systems", basée en Allemagne, avait signé ce contrat avec Porterbrook, entreprise spécialisée dans la location de matériel ferroviaire, propriétaire d'une importante flotte de matériel roulant pour passagers en Grande-Bretagne.

Dans un communiqué, Rolls-Royce et Porterbrook précisent qu'en cas de succès des essais initiaux, qui seront menés sur deux trains en 2020, le système de conversion en hybride du premier pourrait être installé sur des centaines de trains loués par le second à travers le pays.

Lundi, la SNCF, Alstom et trois régions de France ont fait une annonce similaire en disant se lancer dans l'expérimentation à partir de 2020 de trains TER hybrides fonctionnant en partie avec des batteries lithium-ion censées permettre une réduction de 20% de la consommation d'énergie.

La division "Power Systems" de Rolls-Royce, qui vend des moteurs pour des bateaux, des yachts, des trains, des camions ou encore pour des mines et des centrales nucléaires, fait partie des activités du groupe qui connaissent la plus forte croissance et ce notamment du fait de la technologie hybride.

"Nous pensons que la technologie hybride va croître à un rythme supérieur à celui actuellement observé dans le diesel", a dit à Reuters Andreas Schell, directeur général de Rolls-Royce Power Systems.

Cette division devrait voir son chiffre d'affaires augmenter de plus de 10% cette année et constitue un vecteur de bonnes nouvelles pour une entreprise qui a récemment pâti des difficultés de son moteur Trent 1000 équipant le Boeing 787, affectés par des problèmes d'usure précoce de composants.

En transformant des trains diesel en train hybrides, le système "Hybrid Powerpack" de Rolls-Royce permettra une baisse des émissions de carbone, une diminution des coûts d'exploitation pour les opérateurs ferroviaires ainsi qu'une réduction des nuisances sonores, notamment à l'approche des gares.

Avec cette conversion de trains diesel en train hybrides, les réseaux ferrovaires pourront être partiellement électrifiés sans qu'il soit nécessaire de passer par d'importantes dépenses d'infrastructure.

Selon l'Instition d'ingénieurs mécaniques ("Institution of Mechanical Engineers, IMechE), le réseau ferroviaire britannique n'est électrifié qu'à 42%, le pays étant à la traîne d'autres pays européens en matière de taux d'électrification.

L'an dernier, l'Etat britannique a supprimé des projets d'infrastructures d'électrification du pays, disant alors privilégier des trains à technologie hybride.

(Sarah Young, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Gilles Guillaume)

Valeurs citées dans l'article : Alstom, Boeing Company (The), Rolls-Royce