Commodesk - La politique d’achat à prix garanti du riz en Thaïlande, qualifiée d’aventureuse par la Banque mondiale, atteint ses limites. La Banque thaïlandaise de l’Agriculture et des Coopératives agricoles a du faire appel à la Caisse d’Epargne, une institution publique, pour financer le système.

La banque agricole a vu sa note sur le marché des emprunts dégradée, du fait des incertitudes de cette politique, populaire auprès des producteurs, mais ruineuse pour l’Etat, et qui conduit à d’importants abus. La subvention publique encourage les riziculteurs à produire à outrance un riz dont la qualité baisse, tout en dépassant les coûts de production du riz américain.

La banque avance les sommes correspondant à la récolte annuelle, le temps que le riz sorte des entrepôts publics. Le ministère du Commerce rembourse ensuite le coût de l’opération. Mais le système a trouvé là sa limite, puisque ce riz se révèle invendable.

Il manque 300 milliards de bahts (7,75 milliards d’euros) pour financer la campagne rizicole 2012-2013, sachant que le riz est acheté au producteur entre 15.000 et 20.000 bahts la tonne (387 à 517 euros) selon la qualité, soit 40% plus cher que le riz concurrent du Vietnam. Seule la moitié de la somme sera couverte par l’endettement public.

D’après la FAO, qui a audité le programme, les réserves thaïlandaises de riz se montent à 18,2 millions de tonnes, un volume double d’il y a deux ans. C’est beaucoup pour un marché du riz qui n’échange que 38 millions de tonnes à l’échelle mondiale.