par Karen Freifeld et Alexandra Alper

15 février (Reuters) - Le gouvernement américain hésite à interdire la livraison de moteurs produits par General Electric Co et Safran Aircraft Engines pour les nouveaux avions de ligne chinois, selon des sources proches du dossier.

Pendant des années, les Etats-Unis ont soutenu les compagnies américaines qui souhaitaient faire des affaires avec la Chine, ce qui a permis de booster l'industrie de l'aviation civile.

Le gouvernement américain a autorisé jusque-là la vente de moteurs, de systèmes de contrôle de vol, et d'autres composants destinés au plus gros avion commercial jamais construit en Chine, le COMAC C919. L'appareil, qui a effectué ses premiers tests en 2017, doit entrer en service l'année prochaine.

Mais l'administration Trump évalue la possibilité de refuser de donner à GE le permis pour livrer le moteur CFM LEAP-1C, selon des sources proches du dossier. Cette éventualité a aussi été rapportée samedi par le Wall Street Journal.

Le moteur en question est le fruit d'une joint-venture entre GE et le français Safran Aircraft Engines.

Cette restriction sur les ventes constituerait une nouvelle étape dans la course que se livrent les Etats-Unis et la Chine pour l'hégémonie technologique.

La question sera abordée jeudi lors d'une réunion inter-agences sur la façon de limiter l'exportation de technologies américaines en Chine et lors d'une autre réunion avec les membres du cabinet du président Donald Trump qui doit se tenir le 28 février, selon ces sources.

GE n'a pas souhaité commenter. Un représentant de l'industrie a toutefois précisé qu'il serait souhaitable que l'industrie pèse dans la prise de décision.

"S'il y avait des changements, nous aimerions qu'ils nous concertent, comme ils l'ont fait précédemment", a déclaré Remy Nathan, vice président pour les affaires internationales de l'Association des industries aéronautiques, un syndicat patronal. (version française Caroline Pailliez)