Paris (awp/afp) - L'équipementier aéronautique et motoriste Safran, dont l'activité est lourdement affectée par la crise due au coronavirus, a signé un accord avec les syndicats français prévoyant des réductions d'effectifs, tout en évitant des licenciements, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

"Nous avons signé ce jour [mercredi] avec toutes les organisations syndicales représentatives du groupe (...) un accord de transformation d'activité pour la France qui permet de sauvegarder l'emploi et les compétences face à la crise du Covid-19", affirme Safran dans un tweet diffusé mercredi soir.

A l'image du secteur, Safran a vu son activité plonger au printemps et ne s'attend pas à un retour au niveau d'avant la crise avant 2022-2023.

Le groupe, qui employait fin 2019 95.000 personnes dans 27 pays -dont 45.000 en France- a déjà supprimé depuis le début de la crise 10.000 postes dans le monde, via des licenciements, notamment aux États-Unis, au Mexique et au Royaume-Uni.

Les salariés français, répartis sur une centaine de sites sur le territoire, échappent à des départs contraints à la faveur de cet accord, qui court jusqu'à la fin 2021.

Le groupe va réduire ses effectifs en ayant recours à environ 3.000 départs anticipés à la retraite et au nouveau dispositif d'activité partielle de longue durée (APLD) pour 6.000 équivalents temps plein (ETP).

Le nombre de salariés concernés par cette mesure de chômage partiel n'est pas encore précisément défini, les décrets d'application du dispositif n'ayant pas été publiés.

Pour la CFE-CGC, cet accord "démontre sans équivoque qu'une [solution] alternative aux licenciements massifs est toujours possible". Force ouvrière s'est de son côté félicité dans un communiqué d'avoir évité "la catastrophe sociale des plans de licenciements" et obtenu "un engagement de modération des dividendes en 2021".

"Ce +socle+ sera contraignant, mais sécurisant pour l'emploi et, plus largement, l'avenir des salariés", a de son côté salué la CGT, qui se félicite que l'accord prévoie parallèlement l'embauche de plusieurs centaines de jeunes diplômés et apprentis.

Les baisses de cadence de production d'Airbus et de Boeing et l'activité de maintenance en faveur des compagnies aéronautiques en berne ont fait plonger le chiffre d'affaires de Safran de moitié en avril.

Les autres grands motoristes aéronautiques coupent eux aussi dans leurs effectifs: Rolls Royce a annoncé 9.000 suppressions d'emplois (17% de ses effectifs) et GE Aviation 13.000 (25%).

afp/rp