Le groupe pharmaceutique français, affecté par la baisse du chiffre d'affaires de sa division diabète ces dernières années, envisage de renouer avec la croissance au deuxième semestre, grâce notamment aux acquisitions réalisées cette année.

"Ce n'est que le début et nous allons continuer à être très efficaces en matière d'économies et de maîtrise des coûts", a déclaré le directeur général du groupe, Olivier Brandicourt, à des investisseurs lors d'une conférence organisée par Bank of America Merrill Lynch à Londres.

Olivier Brandicourt n'a pas fourni de précisions mais a fait référence à la réorganisation des entités internationales du groupe, dévoilée jeudi.

"Nous allons passer de cinq entités commerciales à quatre et cela va être très utile, sans compter les synergies et les économies que cela va générer", a-t-il ajouté.

SIX À SEPT MILLIARDS POUR DES ACQUISITIONS

Olivier Brandicourt a également mis l'accent sur le Dupixent, le traitement de Sanofi contre l'eczéma sur lequel il fonde de grands espoirs en raison de son potentiel à soigner d'autres pathologies, estimant qu'il pourrait permettre au groupe de se démarquer de ses concurrents.

La Food & Drug Administration (FDA) américaine devrait accorder son feu vert au Dupixent dans le traitement de l'asthme avant la fin de l'année.

"Nous sommes très satisfaits de la manière dont le Dupixent a été lancé et continue de dépasser les attentes. Le Kevzara est également très compétitif et gagne des parts de marché et si vous combinez les deux pour notre dernier trimestre, nous ne sommes pas loin de réaliser des ventes annuelles à des niveaux très élevés", a-t-il dit.

Le Kevzara, prescrit chez les adultes souffrant de polyarthrite rhumatoïde de modérée à sévère, et le Dupixent ont tous deux été développés par Sanofi et son partenaire américain Regeneron.

Les ventes du Dupixent ont atteint au total 176 millions d'euros au deuxième trimestre, tandis que celles du Kevzara ont représenté un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros, a précisé Sanofi.

Le laboratoire français avait annoncé coup sur coup en janvier l'achat des biotechs Bioverativ, pour 11,6 milliards de dollars (environ 9,5 milliards d'euros) et Ablynx pour 3,9 milliards d'euros, lui permettant de se renforcer respectivement dans l'hémophilie et les maladies rares.

"De notre point de vue, cette intégration se déroule très bien et nous allons construire sur ces fondations au fil du temps", a poursuivi Olivier Brandicourt, ajoutant que le groupe n'avait pas changé son approche s'agissant des fusions et acquisitions.

"Nous voulons rester disciplinés et continuer à avoir de bonnes notes de crédit. Nous avons donc environ six à sept milliards d'euros si nous voulions nous attaquer à des acquisitions très spécifiques afin de renforcer notre position."

Le titre Sanofi, en hausse de 5% depuis le début de l'année, abandonne 0,08% à 75,62 euros vers 15h45 à la Bourse de Paris.

(Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot et Benoit Van Overstraeten)

par Matthias Blamont