PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les banques françaises ont les moyens d'absorber la hausse du taux du coussin contra-cyclique annoncée lundi soir par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). L'instance a décidé de porter à 0,25% - contre 0% jusqu'à présent - le taux de ce coussin utilisé dans le calcul des actifs pondérés par les risques, permettant de déterminer les exigences minimales de fonds propres.

Concrètement, le Haut Conseil demande aux banques de faire des provisions pendant que la météo s'avère clémente. Ce "coussin de sécurité" doit ainsi créer une réserve de capital dans laquelle les établissements pourront piocher pour que la production de crédits ne fléchisse pas trop si la conjoncture vient à se retourner. Les établissements bancaires auront un an pour se conformer à cette décision.

Si cette mesure vient s'ajouter à un empilement de contraintes réglementaires pour le secteur, l'impact réel sur les banques françaises restera limité. Le marché ne s'y méprend pas ce mardi : les cours des banques françaises font largement fi de l'annonce. A la mi-séance, Société Générale prend 0,09%, Crédit Agricole SA gagne 0,04%, BNP Paribas cède 0,04% et Natixis lâche 0,31%.

Pas de craintes à avoir sur les dividendes

"Nous nous attendons pas à ce que cette annonce amène à une moindre distribution de dividendes qui n'aurait pas déjà été prévue, étant donné que les banques françaises ciblent toutes un niveau de capital qui est déjà largement au-dessus des exigences réglementaires actuelles", écrivent les analystes de Deutsche Bank.

UBS estime que les établissements tricolores affichaient à la fin du premier trimestre en moyenne un ratio de solvabilité CET 1 supérieur de 100 à 150 points de base aux exigences réglementaires. "Ce qui leur laisse suffisamment de marges pour absorber l'augmentation" de capital réglementaire induite par la décision du HCSF, poursuivent-ils. UBS évalue un impact "limité", avec une hausse de 10 à 12 points de base, en moyenne, en termes d'exigences de ratio de fonds propres minimum.

Deutsche Bank calcule pour sa part des hausse de fonds propres minimum d'environ 10 points de base pour BNP Paribas et Société Générale, d'environ 15 points pour Crédit Agricole SA et d'environ 15 à 20 points de base pour Natixis. La banque d'outre-Rhin estime que l'impact est "largement gérable" pour les banques françaises et juge que ces dernières ne devraient pas modifier leurs objectifs de ratio de solvabilité après l'annonce du HCSF.

-Julien Marion, Agefi-DowJones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr; ed: ECH

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