CHICAGO (awp/afp) - Les cours du blé et du soja se sont repliés cette semaine à Chicago tandis que ceux du maïs se sont stabilisés, sous pression après des chiffres décevants sur les ventes à l'étranger dans un marché scrutant les négociations entre Washington et Pékin.

"De jour en jour, parfois d'heure en heure, on reçoit des échos différents des discussions entre les deux pays", relève Bill Nelson de Doane Advisory Services.

Vendredi, Chinois et Américains ont fait état de progrès suite à une série de rencontres à Pékin cette semaine, tout en reconnaissant que des questions "très difficiles" étaient toujours en suspens. Les négociations doivent se poursuivre la semaine prochaine à Washington.

"Les courtiers ont à un moment cru à des commandes supplémentaires de la part de la Chine non seulement en soja mais aussi en blé et en maïs", relève Bill Nelson. "Mais on n'a rien vu se concrétiser pour l'instant", ajoute-t-il.

Un rapport du ministère américain de l'Agriculture (USDA) diffusé jeudi matin a notamment douché l'enthousiasme des investisseurs.

Même s'il concernait des données portant sur la semaine du 28 décembre au 3 janvier, le temps pour l'USDA de rattraper le travail non effectué pendant les 35 jours qu'a duré la fermeture partielle des administrations, ce document a en particulier montré que d'importantes commandes de soja passées par les Chinois avaient été annulées.

Et ce alors même que Pékin s'était engagé début décembre à augmenter ses achats, une promesse réitérée en janvier.

Blé trop cher

Les acteurs du marché attendent désormais avec impatience les données qui seront diffusées le 22 février et devraient porter sur l'ensemble des ventes à l'étranger réalisées depuis début janvier jusque mi-février.

"On aura enfin un peu de clarté sur les commandes passées par les Chinois, on verra s'ils ont respecté leurs engagements", affirme M. Nelson.

Le rapport diffusé jeudi a aussi fait état de ventes de blé et de maïs en dessous des attentes.

"Même si on a eu vent plus tôt dans la semaine de commandes de blé américain par l'Egypte et le Nigeria, on a encore beaucoup à faire pour rattraper les ventes perdues en raison de la concurrence accrue du blé de la région de la mer Noire", souligne Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.

"Le problème, ajoute Bill Nelson, c'est que les prix américains ne sont visiblement pas assez compétitifs sur le marché mondial".

"Comme au même moment plusieurs sources indiquent que les conditions météorologiques sont plutôt favorables à la récolte de blé en cours en Russie et en Ukraine, les courtiers tentent de faire descendre les prix américains", avance le spécialiste.

Les conditions météorologiques en Amérique du Sud pèsent de leur côté sur les cours du maïs et du soja.

"On craignait en janvier qu'un temps trop sec dans certaines zones du Brésil, et trop humide dans certaines zones d'Argentine, n'y affecte la production. Mais les météorologues nous disent que les conditions s'y améliorent", indique Bill Nelson.

En plus des chiffres sur les ventes à l'étranger attendus vendredi prochain, les acteurs du marché surveilleront de près les prévisions que doivent apporter jeudi et vendredi les analystes de l'USDA à l'occasion d'une grande conférence annuelle à Washington sur leurs anticipations pour l'année.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, contrat le plus échangé, évoluait vendredi en cours de séance à 3,7450 dollars contre 3,7425 dollars vendredi dernier à la clôture.

Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, s'échangeait à 5,0175 dollars contre 5,1725 dollars en fin de semaine précédente.

Le boisseau de soja pour mars, le contrat le plus échangé, cotait 9,0625 dollars contre 9,1450 dollars vendredi dernier.

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