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CHICAGO (awp/afp) - La menace de sanctions chinoises sur les importations de soja américain a été éclipsée cette semaine à Chicago par les signes d'une demande solide pour l'oléagineux produit aux Etats-Unis. Les cours du blé se sont stabilisés quand ceux du maïs ont reculé.

"Les prix du soja sont soutenus par l'idée que (les agriculteurs américains) vont peut-être réussir à passer entre les gouttes d'une éventuelle guerre commerciale avec la Chine", remarque Dewey Strickler de Ag Watch Markets Advisors.

Pékin, premier importateur de soja américain, a affirmé début avril vouloir imposer des droits de douane à hauteur de 25% sur les achats de l'oléagineux en représailles à des mesures similaires annoncées par l'administration Trump.

Mais "il ne faut pas oublier qu'à cette période de l'année la Chine s'approvisionne principalement en Amérique du Sud et ne se tournera franchement vers les Etats-Unis qu'à la fin de l'été. Et de toute façon, s'ils veulent nourrir leurs animaux, ils ne peuvent pas complètement passer à côté des Etats-Unis", souligne M. Strickler.

L'inquiétude des investisseurs s'est d'autant plus apaisée que les commandes pour le soja américain affluent et ont encore dépassé les attentes la semaine dernière, selon un rapport hebdomadaire publié jeudi par le ministère américain de l'Agriculture (USDA).

L'Argentine, un des principaux concurrents des Etats-Unis sur le marché mondial du soja, a même passé deux importantes commandes cette semaine. Une sécheresse frappe le pays depuis plusieurs mois et sa production devrait être bien moins importante que l'an dernier.

Les cours du maïs de leur côté ont légèrement diminué cette semaine.

"A cette époque de l'année, les investisseurs commencent à tourner leur attention vers les conditions météorologiques et pour l'instant, le temps froid et humide qui domine dans la principale zone de production du maïs (dans le centre des Etats-Unis, NDLR) retarde les semis", indique Dan Cekander de DC Analysis.

"Mais on en est encore au tout début de la saison et rien n'est joué pour le moment", ajoute-t-il.

Toutefois, relève Dewey Strickler, "les réserves mondiales de maïs étant 14,3% plus basses qu'il y a un an, la météo pourrait vraiment devenir un facteur" si elle réduit la quantité de maïs disponible.

Déjà, "les exportations se redressent depuis quelques semaines, le prix du maïs américain étant devenu plus compétitif sur le marché mondial", note le spécialiste.

Du côté du blé, les cours se sont stabilisés après de fortes fluctuations.

Ils s'étaient nettement redressés en début de semaine suite à la publication de nouveaux rapports montrant que la qualité de la récolte de blé d'hiver dans les Etats où il est principalement cultivé (Kansas, Oklahoma, Texas) s'était encore détériorée en raison de la sécheresse qui sévit dans certaines zones.

Parallèlement, un peu plus au nord, la pluie et le froid freinent les semis de la récolte de printemps.

Mais "toute hausse des prix est limitée car les réserves mondiales de blé ont bondi de 6,5% par rapport à l'an dernier" selon le dernier rapport mensuel de l'USDA sur l'offre et la demande de produits agricoles dans le monde publié mardi, souligne M. Strickler. Or dans ce marché abondamment fourni, le blé américain "n'est toujours pas compétitif avec celui de la région de la mer Noire", estime-t-il.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat le plus actif, a terminé vendredi à 3,8625 dollars contre 3,8850 dollars vendredi dernier à la clôture (-0,58%).

Le boisseau de blé pour mai, le contrat le plus échangé, a fini à 4,7250 dollars contre 4,7225 dollars il y a une semaine (-0,05%).

Le boisseau de soja pour la même échéance, également le contrat le plus échangé, a clôturé à 10,5425 dollars contre 10,3375 dollars vendredi (+1,98%).

jum/pb