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CHICAGO (awp/afp) - Les tensions commerciales et la météo propice aux récoltes aux Etats-Unis ont lourdement pesé cette semaine sur les cours du maïs, du blé et du soja cotés à Chicago.

L'emballement récent des menaces réciproques de sanctions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine concerne directement le soja.

Pékin a en effet acheté en 2017 environ 30% de la production américaine. Or la Chine a plusieurs fois averti qu'elle imposerait des droits de douane à hauteur de 25% sur ces achats si Washington mettait vraiment en oeuvre des tarifs supplémentaires.

Même s'il remontait un peu vendredi, le cours de l'oléagineux est descendu jeudi à son plus bas niveau en clôture depuis mars 2016, chutant de plus de 15% par rapport à son récent pic fin mai.

Plusieurs observateurs soulignent que la Chine ne pourra pas suspendre complètement ses commandes aux Etats-Unis dans la mesure où le Brésil et l'Argentine, ses principaux concurrents sur le marché mondial, ne pourront pas compenser entièrement la production américaine.

"La capacité de la Chine à augmenter sa propre production sera probablement limitée", relèvent aussi les analystes de Commerzbank. Mais, ajoutent-ils, Pékin pourra peut-être participer à l'augmentation de la production au Brésil, voire dans certains pays africains, en y investissant directement.

Les Etats-Unis ne vendant pas beaucoup de maïs et de blé à la Chine, ces céréales sont moins susceptibles de souffrir directement d'éventuelles sanctions chinoises.

Leurs prix sont pourtant "devenus des victimes collatérales", observe Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.

A ses yeux, le repli marqué des cours du maïs ne fait pas sens si on considère que "les stocks mondiaux sont en baisse de 19,2% par rapport à l'an dernier et que la consommation devrait selon les prévisions augmenter de 1,8% cette année".

Production abondante

Ceci dit, les cours du maïs et du soja sont aussi lestés par la perspective d'une production abondante aux Etats-Unis. Le dernier rapport hebdomadaire sur la qualité des récoltes montre en effet que 78% du maïs était au 18 juin considéré comme bon à excellent, ainsi que 73% du soja.

Le blé de printemps est aussi considéré à 78% comme bon à excellent.

Et après un début de saison perturbé par des pluies abondantes, les conditions météorologiques et les prévisions restent bonnes aux Etats-Unis. Seul bémol: certains analystes commencent à évoquer un possible excédent d'eau dans certaines zones du Midwest, la principale région de production aux Etats-Unis.

La récolte de blé d'hiver, en cours de moisson, est elle considérée à seulement 39% comme bonne à excellente. C'est un peu mieux que la semaine précédente mais cela reste inférieur à l'an dernier.

De plus, "il est fortement possible de voir une baisse de la production dans l'Union européenne, en Russie et en Australie", où les récoltes sont menacées par un temps trop sec, soulignent les analystes de Commerzbank.

Dans la mesure où le blé n'est pas directement concerné par les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, le repli des cours américains n'est selon eux "pas justifié".

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet a terminé vendredi à 3,5725 dollars contre 3,6125 dollars il y a une semaine à la clôture (-1,11%).

Le boisseau de blé pour juillet a fini à 4,9125 dollars contre 4,9950 dollars vendredi dernier (-1,65%).

Le boisseau de soja a clôturé 8,9450 dollars contre 9,0550 dollars il y a une semaine (-1,21%).

jum/pb