DUBAI, 11 février (Reuters) - Le secteur européen du sucre a besoin d'une consolidation face à la chute des cours depuis la fin des quotas de production en 2017 dans l'Union européenne, a déclaré lundi à Reuters Alain Commissaire, directeur général de la coopérative française Cristal Union, connue notamment pour la marque Daddy.

La fin des quotas et des prix garantis dans l'UE a provoqué une forte hausse de la production sur un marché mondial déjà en excédent d'offre, tirant les cours vers le bas.

Les difficultés actuelles du secteur ont été illustrées le mois dernier par l'annonce par l'allemand Südzucker, premier sucrier européen et propriétaire en France de la marque Saint Louis, de la fermeture de deux usines en Allemagne dans le cadre d'un plan de restructuration.

En décembre, le français Tereos, connu pour ses marques La Perruche et Beghin Say, avait annoncé une perte de près de 100 millions d'euros au premier semestre, avertissant qu'il terminerait son exercice annuel dans le rouge pour une deuxième année consécutive.

Pour Alain Commissaire, les sept grands fabricants de sucre en Europe sont peut-être trop nombreux, notamment comparé à d'autres secteurs comme l'amidon.

"Nous voulons participer à cette consolidation", a-t-il dit à Reuters en marge d'une conférence annuelle sur le sucre à Dubaï.

Les sept groupes assurant l'essentiel de la production de sucre en Europe sont Südzucker, Tereos, Nordzucker, British Sugar, Pfeifer and Langen, Cristal Union et Royal Cosun.

Alain Commissaire a souligné que parmi ces grands groupes, certains ne gagnaient pas d'argent avec le sucre mais disposaient d'autres activités réalisant des chiffres d'affaires plus importants, ce qui pourrait les inciter à vendre leurs actifs sucriers.

"On peut dire que tout le monde s'observe et encore plus quand certains d'entre nous rencontrent des difficultés (...) Les deux ou trois prochaines années seront très intéressantes", a dit le patron de Cristal Union.

Alain Commissaire a dit ne pas être certain qu'il y ait la moindre fusion en 2019 mais il a dit s'attendre à une plus grande activité en la matière en 2020.

Le directeur général de Cristal Union a déclaré que le groupe coopératif avait connu un exercice difficile sur le plan financier et serait "dans le rouge".

"Mais ce n'est pas si important parce que nous sommes en bonne santé financière", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas un problème pour nous de connaître ce genre de situation pendant un an ou deux." (Maha El Dahan et Dahlia Nehme Bertrand Boucey pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)