Zurich (awp) - Swisscom a détecté une hausse de la consommation des services de télévision et du streaming. Le nombre d'appels téléphoniques est aussi en progression, tant en Suisse qu'à l'international, durant cette période marquée par le coronavirus.

"Je ne peux vous donner de chiffre précis, mais c'est une tendance nette depuis quelques jours", a indiqué le directeur général Urs Schaeppi dans un entretien publié vendredi par le quotidien Le Temps.

Les réseaux du premier groupe de télécommunications suisse disposent encore de de réserve pour faire face à cette hausse de demande.

Le chiffre d'affaires de l'ex-régie fédérale ne devrait cependant pas profiter de cette tendance, la plupart des services consommés étant facturés de manière forfaitaire, que ce soit pour des appels ou de la bande passante.

"Il est par contre possible que nous gagnions davantage d'argent grâce aux films loués ou achetés à l'unité par nos clients. Mais ce sera marginal. La crise actuelle n'a donc a priori ni d'effet positif, ni négatif à court terme", a précisé le Bernois.

Coup de pouce à la numérisation

"Si elle dure, la situation pourrait changer. Je pense aussi que cela pourrait accélérer la numérisation de la Suisse", a affirmé le patron.

Grâce au télétravail et au travail collaboratif à distance, l'entreprise s'est adaptée à la situation exceptionnelle liée à la propagation du Covid-19. Des restrictions de voyage à l'étranger ont également été mises en place.

"Nous encourageons nos employés qui le peuvent à travailler de chez eux: c'est facile pour des agents de call center, pour des employés du secteur commercial, mais bien sûr impossible pour des collaborateurs travaillant dans nos magasins", a expliqué le patron.

La filiale de Swisscom en Italie, Fastweb, comptant 2500 collaborateurs a aussi recours au télétravail dans la mesure du possible, ce qui n'entrave que "très peu" la bonne marche de l'entreprise, selon l'article.

Le directeur général est en outre revenu sur les moratoires sur les antennes 5G en place notamment dans les cantons de Vaud et Genève, décisions qu'il regrette car ils impliquent des retards dans le développement des réseaux, qui seront difficile à rattraper par la suite.

M. Schaeppi a également relevé les inconvénients qui seraient liés à une éventuelle limite maximale pour les salaires des patrons des entreprises détenues majoritairement par la Confédération, sujet en étude au parlement.

"Fixer une limite maximale pour le salaire du directeur de Swisscom aurait des conséquences sur l'ensemble de l'échelle de nos salaires au sein de l'entreprise. Du coup, nous deviendrions un employeur sensiblement moins attractif", a-t-il soutenu, rappelant que Swisscom était en compétition avec Google et IBM lors du recrutement de talents.

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