Berne (awp/ats) - Sur demande de la Confédération, Swisscom détecte les attroupements via les téléphones mobiles. Les données, anonymisées et livrées avec 24 heures de délai, confirment que les mesures édictées par le gouvernement sont suivies, a souligné mercredi Alain Berset.

En raison de la pandémie, les rassemblements de plus de cinq personnes dans l'espace public sont interdits depuis samedi dernier. Pour suivre l'application de ces mesures, le Conseil fédéral s'appuie sur les données livrées par le principal opérateur suisse, qui est en mains de la Confédération.

Concrètement, Swisscom signale aux autorités fédérales lorsque 20 téléphones portables se trouvent dans un espace de 100 mètres carrés. Les données provenant des cartes SIM ne sont pas communiquées en direct à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), mais avec un délai de 24 heures, a indiqué Christian Neuhaus à Keystone-ATS, revenant sur une information publiée sur le site du journal Le Temps mercredi.

Ces analyses ne seront effectuées que dans les espaces publics. Les immeubles d'habitation comme les locaux des entreprises ne sont pas concernés.

Seules quelques personnes de l'OFSP ont accès à ces données. Celles-ci sont entièrement anonymisées. Ainsi ni l'identité de personnes, ni le profil de déplacement ne seront tracés ou transmis, affirme encore le géant bleu.

La Confédération comme Swisscom s'appuient sur la législation en vigueur liée à la pandémie. Ces informations ne peuvent pas être utilisées à d'autres fins ni être combinées avec d'autres données, y compris dans le cadre de procédures pénales, insiste l'opérateur.

"Discussion nécessaire"

Interrogé à ce propos lors de la conférence de presse du gouvernement, le conseiller fédéral Alain Berset s'est voulu rassurant, soulignant qu'il n'y avait aucune intention de procéder à une surveillance individuelle, en temps réel. Il a relevé que ces données permettent d'observer "le passé, de manière anonymisée et globalisée". Elles permettent de confirmer que la population adhère bien aux mesures prises.

Alain Berset a toutefois estimé qu'une discussion était nécessaire sur une utilisation plus large à l'avenir de cette technologie, étant donné qu'il s'agira de vivre des mois voire des années avec le nouveau virus. Faisant un parallèle avec le système Sentinella sur la grippe saisonnière, basé sur les déclarations des médecins, il a évoqué la possibilité de donner l'opportunité à la population de donner volontairement des informations permettant de suivre l'évolution de l'épidémie.

ats/rp