Les craintes des analystes se sont concrétisées sur Swatch : la fin d'année fut compliquée pour le Biennois. A Zurich, l'action perd près de 7% à 283 CHF dans la matinée du 31 janvier. Les marchés ont été affectées par des goulets d'étranglement dans la production.
The Swatch Group n'est plus vraiment un havre de paix. L'action du leader mondial de l'horlogerie chute lourdement à Zurich après la publication de ses résultats 2018. Pour autant, les chiffres exposés sont loin d'être catastrophiques. Le chiffre d'affaires ? En hausse de 6,1% à 8,475 milliards de francs. La marge opérationnelle ? En hausse à 13,6% contre 12,5% en 2017. Le bénéfice net ? 867 millions de francs, en progression de 14,8%. Le dividende ? Relevé de 6,7% à 8 CHF pour le titre au porteur et 1,60 CHF pour la nominative. Mais ces hausses sont inférieures aux attentes de la place, en particulier la marge opérationnelle qui échoue loin des 14,9% visés par le consensus.
A plein régime
Que s'est-il passé ? Swatch blâme principalement des goulets d'étranglement dans sa production d'habillage, c’est-à-dire les boîtes, les cadrans et les aiguilles principalement. Ces sites de production "ont travaillé aux limites de leurs capacités, voire au-delà, ce qui a entraîné d’importants retards de livraison", explique la société, avec des impacts particulièrement forts chez Omega et Longines. Les analystes pointent aussi du doigt un "mix-produit" moins favorable aux marges. La société souligne en outre que le dernier trimestre 2018 a été médiocre, surtout au regard d'une base de comparaison très élevée. Pour Baader Helvea, la toile de fond reste morose, avec le ralentissement chinois et les indicateurs négatifs dans d'autres régions. Le bureau d'études se contente de conserver les positions avec une valorisation à 463 CHF, désormais largement plus élevée que les cotations du jour.
Pour l'exercice en cours, le management de Swatch évoque une "saine croissance", en promettant que les problèmes de production et les goulets d’étranglement vont disparaître au premier semestre. En parallèle, l'entreprise compte sur la poursuite de son expansion dans le commerce en ligne, "surtout dans le segment d‘entrée et moyen de gamme". Le mois de janvier s'est bien mieux passé que la fin 2018, selon le management. Le marché, lui, espérait des indications plus précises. L'horloger a raté son rendez-vous.
The Swatch Group SA est une société holding basée en Suisse, active dans l'industrie de l'habillement et des accessoires. Les activités de la société sont divisées en deux segments d'affaires principaux : Montres et bijoux, ainsi que Systèmes électroniques. Le segment des montres et bijoux comprend la production et la vente de montres de marque, de bijoux et de mouvements à quartz, notamment les marques Breguet, Harry Winston, Blancpain, Glashuette Original, Jaquet Droz, Leon Hatot, Omega, Longines, Rado, Union Glashuette, Tissot, Balmain, Certina, Hamilton, Calvin Klein watches and jewelry, Swatch et Flik Flak. Le segment des systèmes électroniques comprend la production et la commercialisation de composants électroniques, notamment de piles et d'équipements de chronométrage sportif. La société fournit également des produits de ces segments à des horlogers tiers. Swatch Group SA est représenté dans le monde entier par ses filiales et ses distributeurs, notamment Tourbillion et Hour Passion, et exploite des sites de production suisses à Boncourt, Granges et Villeret.