Zurich (awp) - L'action Swatch figurait mardi matin parmi les rares gagnants de la place zurichoise, après avoir pourtant accusé une lourde perte semestrielle. Largement anticipé en raison de la pandémie de coronavirus notamment, ce déficit s'est avéré plus profond que le quart de milliard pronostiqué en moyenne par les analystes.

Les promesses de rétablissement rapide avancées par la direction semblaient convincre les investisseurs.

A 11h04, la porteur Swatch s'enrobait de 0,5% à 196,20 francs suisses, dans un SMI en recul de 0,92%.

Le premier déficit à mi-parcours jamais enregistré par le groupe s'est de surcroît révélé non négligeable, relève Deutsche Bank dans un commentaire. La pandémie est survenue alors que Swatch alignait déjà trois semestres de faibles performances et la situation risque de contraindre le groupe a revoir en profondeur son modèle d'affaires, poursuit l'établissement allemand. La recommandation "hold" demeure de mise, comme l'objectif de cours de 245 francs suisses.

UBS, qui recommandait déjà le titre à la vente, souligne que tant les recettes que la rentabilité se sont avérées décevantes. Les inventaires n'ont que marginalement reculé et représentent encore l'équivalent de plus de douze mois de ventes d'une année normale, tacle la banque aux trois clés. L'objectif de cours demeure fixé à 152 francs suisses.

Plus neutre, Goldman Sachs préfère mettre en exergue le rétablissement déjà observé en Chine continentale ainsi qu'en Corée du Sud, ou encore le retour à la rentabilité opérationnelle au mois de juin. Le mastodonte bancaire américain campe sur son estimation de juste valorisation à douze mois de 200 francs suisses.

"Swatch a tiré la première salve de ce qui est amené à constituer le pire premier semestre de l'histoire du luxe moderne", contextualise de son côté Bernstein. Le gestionnaire d'actifs new-yorkais note dans les perspectives brossées pour la suite de l'exercice l'expression de l'indéfectible optimisme du timonier Nick Hayek.

jh/fr