Bien que le vote des salariés ne soit pas une condition nécessaire à la création de la coentreprise, l'approbation de ces derniers, qui permet de limiter le risque de grèves et de retards éventuels, est considérée comme essentielle pour la mise en oeuvre de l'accord.

En septembre, Thyssenkrupp et Tata Steel avaient signé un protocole d'accord en vue d'une fusion de leurs opérations en Europe dans une coentreprise à parité, afin de créer le numéro deux de la sidérurgie dans la région derrière ArcelorMittal. Cette annonce avait laissé craindre d'importantes suppressions de postes.

PLUS DE 92% DES VOTANTS DISENT OUI

Quelque 20.700 membres d'IG Metall étaient invités à se prononcer sur l'accord sur l'emploi conclu juste avant Noël, qui prévoit qu'il n'y aura pas de licenciements secs et de fermetures de sites majeurs avant le 30 septembre 2026. Quelque 71% d'entre eux ont pris part au vote et plus de 92% des votants se sont prononcés en faveur de l'accord, a déclaré le syndicat.

"Les négociations ont été rudes, mais ont abouti à de bons résultats, et ce vote des adhérents les ont validées", a dit Knut Giesler, patron d'IG Metall dans la Rhénanie-du-Nord-Wesphalie où Thyssenkrupp est basé.

Thyssenkrupp et Tata comptent sur leur coentreprise pour répondre aux surcapacités sur le marché européen de l'acier, confronté à des importations bon marché, à une demande modérée de la construction et à des usines vieillissantes. Quelque 4.000 suppressions d'emplois ont déjà été annoncées dans le cadre de ce rapprochement, réparties à parité entre les deux groupes, mais Thyssenkrupp avait dit ne pas vouloir procéder à des licenciements secs.

"Les adhérents d'IG Metall sur les sites se sont prononcés à une majorité claire en faveur de l'accord collectif et cela va offrir à notre projet de coentreprise un solide avenir", a déclaré Olivier Burkhard, membre du directoire du groupe allemand, dans un communiqué.

IG Metall a souligné que le vote portait uniquement sur l'accord social et non pas sur la coentreprise dans son ensemble.

La coentreprise doit encore être approuvée par le conseil de surveillance de Thyssenkrupp et le président Ulrich Lehner pourrait en théorie utiliser sa voix prépondérante pour faire aboutir l'accord si tous les représentants syndicaux s'y opposaient.

(Tom KäckenhoffClaude Chendjou et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Tom Käckenhoff

Valeurs citées dans l'article : thyssenKrupp, Tata Steel