Berlin (awp/afp) - Le géant du tourisme TUI a abandonné ses objectifs de croissance pour 2020 après avoir creusé ses pertes au premier trimestre de son exercice décalé, pénalisé par un été caniculaire en Europe et des réservations aériennes en chute libre.

Le groupe basé à Hanovre et coté à la Bourse de Londres a essuyé entre octobre et décembre, qui correspond au premier trimestre 2018/2019 de son exercice, une perte nette de 111,9 millions d'euros (126,8 millions de francs suisses), creusant de 63% son déficit.

Une contre-performance qui l'a conduit à renoncer à son objectif, formulé en décembre lors de la publication de ses résultats annuels, d'une croissance annuelle moyenne de son bénéfice opérationnel (Ebita) de 10% d'ici 2020. TUI envisage désormais un EBITA stable à la fin de son exercice.

Dans le détail, seules les croisières s'en sortent avec un résultat opérationnel en hausse de 25%, tandis que les hôtels détenus en propre par TUI ont vu ce chiffre baisser de 25%, à 68,7 millions d'euros. Le chiffre d'affaires de TUI a quant à lui progressé de 4,4% sur un an au premier trimestre, à 3,70 milliards d'euros.

D'un profil de tour-opérateur, TUI s'est réorienté depuis 2014 en voyagiste tout-terrain, proposant aussi bien des vols que des séjours, des croisières et des excursions, espérant ainsi dégager des marges plus élevées et moins dépendantes des saisons.

Pourtant le groupe a été "frappé de plein fouet par l'impact de la vague de chaleur de l'été 2018". La canicule a fait passer l'envie à ses potentiels clients de voyager dans des pays chauds ou en bord de mer, ou de voyager loin.

En terme de destinations, la Turquie et l'Afrique du Nord "continuent de gagner en popularité", note TUI, tandis que des "problèmes de surcapacité" dans ses nombreux sites de vacances aux Canaries témoignent d'un "basculement de la demande de l'ouest à l'est de la Méditerranée", reconnait le groupe.

Né fin 2014 de la fusion de l'allemand TUI avec sa filiale britannique TUI Travel, le groupe mentionne également, parmi les facteurs pouvant infléchir ses résultats, la baisse continue de la livre sterling et l'absence de garantie d'un accès de sa flotte à l'espace aérien européen en cas de "Brexit dur".

Le groupe dit enfin envisager des "consolidations" dans le secteur aérien, sans préciser quelles compagnies sont dans sa ligne de mire.

afp/al