L'exécutif envisage de fermer d'ici à la fin du quinquennat les quatre dernières centrales à charbon exploitées en France, dont deux appartiennent à EDF - à Cordemais (Loire-Atlantique) et au Havre (Seine-Maritime) - et deux à l'allemand Uniper - à Meyreuil (Bouches-du-Rhône) et à Saint-Avold et Carling (Moselle).

Le CCE d'EDF défend pour sa part un projet de transformation des unités de production de l'électricien public consistant à substituer progressivement des déchets "verts" au charbon et à capter le CO2 résiduel émis par les centrales.

L'instance représentative du personnel précise que les essais réalisés à Cordemais ont permis de faire fonctionner la centrale avec 80% de pellets produits sur place - des granulés fabriqués à partir de déchets verts - et 20% de charbon, et même avec un taux de pellets pouvant atteindre 87%.

En complément, une étude préliminaire a conclu à la faisabilité d'un système de captage de CO2 par culture de micro-algues qui pourrait représenter un investissement de 70 millions d'euros et serait amorti sur 13 ans.

Au Havre, des essais ont en outre permis de faire fonctionner la centrale avec 7% de "combustibles solides de récupération" issus de la valorisation de déchets.

Le CCE estime que les centrales de Cordemais et du Havre - particulièrement sollicitées en périodes de pointes de consommations - pourraient fonctionner 800 heures par an (contre 5.000 heures actuellement) à 80% de pellets dès 2022 et brûler exclusivement des déchets verts autour de 2025-2027.

Les élus de l'instance évoquent un coût de production compris entre 90 et 120 euros par mégawatt/heure (MWh), en ligne avec d'autres projets de production d'électricité à partir de biomasse, et disent avoir le soutien de la direction d'EDF, sous certaines conditions de rentabilité, après lui avoir présenté son projet jeudi matin.

L'instance fait également valoir que les centrales de Cordemais et du Havre ne produisent que 1% des émissions de CO2 de la France et qu'elles représentent au total quelque 2.350 emplois, dont 680 directs, 600 indirects et 1.070 induits.

François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, a de son côté réaffirmé jeudi matin sur BFMTV et RMC que les dernières centrales à charbon françaises seraient fermées "d'ici 2022".

Le gouvernement a prévu d'annoncer fin octobre les grandes lignes de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), un texte qui déclinera les objectifs de la France par filières de production.

(Benjamin Mallet, édité par Gwénaëlle Barzic)

Valeurs citées dans l'article : Total, ENGIE, Electricité de France, Uniper SE