New York (awp/afp) - Face à la persistance de la pandémie de Covid-19, le patron de la compagnie américaine Delta Airlines est resté très prudent jeudi sur la reprise des vols tout en souhaitant éviter le plus possible des licenciements secs.

Dans un mémo adressé aux salariés consulté par l'AFP, Ed Bastian a rappelé que l'entreprise ne fonctionnait encore qu'à 30% de son programme habituel en juillet.

"La progression continue du virus dans le sud des Etats-Unis, couplée aux mesures de confinement mises en oeuvre sur les plus grandes métropoles dans le nord du pays, nous incite à faire preuve d'une grande prudence dans l'ajout de nouveaux vols", y écrit-il.

L'entreprise doit encore réduire ses coûts mais "nous essayons de protéger les emplois de Delta et de minimiser les licenciements secs", assure-t-il en appelant les salariés le souhaitant à profiter des retraites anticipées et du plan de départs volontaires proposés par le groupe.

United Airlines a pour sa part prévenu mercredi qu'elle pourrait licencier jusqu'à 36.000 salariés en octobre et American Airlines a indiqué début juillet s'attendre à avoir 20.000 salariés de plus que nécessaire pour fonctionner à l'automne.

"J'ai parlé avec tous les patrons. Je sais qu'ils veulent garder autant de salariés que possible", a affirmé le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin dans une interview à la chaîne CNBC jeudi.

"Nous aurons besoin du transport aérien quand l'économie repartira", a-t-il ajouté. C'est pourquoi l'administration a voulu s'assurer de la survie des compagnies et leur apporter de la "stabilité" en mettant sur la table 50 milliards de dollars.

Le gouvernement américain a d'une part versé une enveloppe de 25 milliards de dollars en échange de l'engagement des compagnies aériennes à ne pas supprimer d'emplois jusqu'au 30 septembre.

Il a par ailleurs prévu de prêter au total 25 milliards de dollars aux sociétés de transport aérien le souhaitant.

Hésitant au début à accepter cette aide financière de peur de contreparties draconiennes, les plus grandes entreprises du secteur ont finalement accepté les conditions du Trésor.

"Nombre de ces compagnies aériennes ne vont pas avoir besoin de les utiliser et se financeront plutôt sur les marchés financiers", a avancé M. Mnuchin. Mais "nous voulions nous assurer (qu'elles) aient un filet de sécurité, suffisamment de liquidités."

afp/rp