Pure-player de la vente de meubles en ligne né il y a 14 ans dans le giron de la société cotée Cafom, Vente-Unique.com est resté fidèle à sa culture de croissance rentable qui passe notamment par un sourcing en direct. Sacha Vigna, porteur du projet dès son origine, revient avec nous sur les perspectives de développement de la société à l’occasion de la publication des résultats annuels.

 

Répartition géographique des ventes en 2019 vs 2018 (source : société)

Sacha Vigna, vous avez présenté vos résultats aux investisseurs ce matin. Quel message leurs avez-vous fait passer ?

  « Nos résultats annuels à fin septembre témoignent de la pertinence de notre modèle économique.  Nous sommes le seul acteur coté de la vente en ligne de mobilier, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, qui allie croissance et rentabilité. Nous conjuguons une croissance à deux chiffres, la meilleure marge d’Ebitda (N.D.L.R. : 7,1%, +0,1 point) du secteur et une génération de cash nous permettant de distribuer un rendement confortable de 3,4% alors même que nous investissons dans notre plateforme logistique. Dans un marché en progression régulière, porté par la migration continue du commerce physique vers le digital, et grâce à une offre en parfaite adéquation avec les attentes du consommateur (choix, disponibilité et prix), nous avons tous les atouts pour poursuivre sur ce très bon rythme au cours des prochaines années. L’agrandissement sur 2019 de notre unique plateforme logistique, située à Amblainville dans l’Oise, nous donne les moyens de cette ambition. »

 Source : société

Vous évoquez une migration continue du commerce physique vers le digital ? Comment expliquez-vous la croissance de seulement 3% de vos ventes en France et envisagez-vous d’ouvrir des points de vente ou de retrait physiques ?

  « Vente-Unique.com a toujours été profitable et le restera. Certains acteurs recherchent la croissance à tout prix, ce n’est pas notre choix. La croissance de notre marché est structurelle avec la migration des ventes vers le e-commerce. Notre marché est attendu en croissance de 19% par an dans les prochaines années, soit une accélération par rapport aux dernières années. En France, le marché du meuble dans son ensemble a ralenti en 2019, à +1,6%. Il serait facile pour nous d’accélérer, en investissant davantage dans la publicité et en offrant la livraison gratuite. Mais cela se ferait au détriment de notre maîtrise des coûts et donc de notre profitabilité. De plus, en modérant notre croissance, nous évitons des écueils en matière de qualité. Notre modèle repose sur un triptyque prix/qualité/livraison rapide auquel nous tenons. De plus, la concurrence est toujours plus agressive mais reste maitrisée, en l’absence de nouvel entrant. La difficulté de certains acteurs traditionnels en France redistribue petit à petit les cartes. Quant à Amazon, son offre de meubles reste restreinte et se concentre sur l’activité de market place. »

Source : société, Reports Monitor

Comment se passe votre déploiement à l’international ? Le modèle réplique-t-il parfaitement ? Reste-t-il des pays à ouvrir ?

 « Nous sommes, depuis notre ouverture récente en Pologne, présents dans 11 pays en Europe continentale, soit un marché évalué à 27 milliards de dollars pour les ventes en ligne, avec une croissance annuelle du marché attendue à 19% d’ici 2024. Nous réalisons plus de 40% de nos ventes à l’international et notre croissance y dépasse les 20%. Notre modèle de profitabilité y est similaire d’un pays à l’autre, certains pays font l’objet d’un effort sur le prix de livraison, mais en contrepartie, nous n’avons pas de surcout de stockage puisque nous livrons tout depuis notre plateforme d’Amblainville. Celle-ci a vu sa capacité augmenter de 29 000 à 51 000 m2 en 2019, ce qui nous permettra en 2020 d’avoir plus de stocks disponibles et donc de soutenir les ventes. Il sera probablement question dans quelques années d’investir dans une deuxième plateforme européenne quand les volumes le permettront, mais ce n’est pas du tout d’actualité aujourd’hui avec l’augmentation de plus de 40% de notre capacité. Cela nous donne les moyens de maintenir au-delà de 10% notre croissance annuelle tout en conservant une rentabilité exemplaire. »

Source : société

Où en est votre relation avec CAFOM, société cotée dont vous êtes issu et qui s’est renforcée au capital de Vente-Unique en pointant à 63,6% ?

  « Nous entretenons d’excellentes relations avec Cafom avec qui nous développons depuis le départ des synergies en matière de sourcing et d’entreposage puisque nous leurs louons la plateforme d’Amblainville. Leur filiale Habitat y occupe 29 000 m2 sur un total de 80 000 m2. Nous ne savons pas quel est l’avenir d’Habitat avec la mise en vente par Cafom, mais cela ne peut que représenter une opportunité dans l’hypothèse où le nouvel acquéreur souhaiterait quitter la plateforme. En effet, Vente-Unique dispose d’un droit de préemption sur ces capacités. »

Comparables boursiers (source : société)

L'Auteur est actionnaire à titre personnel.