L'amour n'a pas dépassé les huit ans. Entré à la surprise générale au capital de Veolia Environnement à hauteur de 5% le 16 avril 2010, le fonds Qatari Diar, branche immobilière du Qatar Investment Authority (QIA), vient de solder sa participation dans le numéro un mondial des services à l'environnement. A l'époque, cet investissement négocié par Henri Proglio, encore président de Veolia, répondait à une volonté conjointe de mise en œuvre de projets communs dans le domaine des infrastructures et des services publics, dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

A plus long terme, ce partenariat pouvait s'étendre également dans les pays où le fonds Qatari Diar comptait développer sa présence.

Les informations manquent pour dresser un bilan, mais d'un point de vue strictement boursier, l'opération n'apparaît guère favorable aux qataris. Le 16 avril 2010, Qatar Diar annonçait avoir déboursé 624 millions d'euros pour s'offrir 5% du capital. Ce matin, il a perçu 506,8 millions en contrepartie de la cession de 4,6% après avoir donc cédé auparavant 0,4% du capital.

Le titre qui évoluait au-dessus des 25 euros au début du printemps 2010, période de la montée au capital, a été cédé hier soir à des investisseurs institutionnels au prix de 19,4 euros, soit avec décote de 2,5% par rapport au cours de clôture de hier soir (19,91 euros) et de 22% par rapport à 2010.

En Bourse, Veolia Environnement (-2,13% à 19,48 euros) accuse la plus forte baisse du CAC 40. Si la décote apparaît faible par rapport à hier l'action Veolia reste affectée par l'afflux potentiel de titres sur le marché (retour de papiers).

Par ailleurs, certains pourraient regretter la sortie d'un influent actionnaire connu pour ses investissements de long terme. Si le fonds a décidé de solder sa participation, c'est peut-être parce qu'il redoute de ne pas dégager de plus-value à court et moyen terme.

Veolia n'a pas communiqué sur cette sortie du Qatar, mais s'est défendu sur l'annonce d'un possible scandale.  Le groupe a en effet fait savoir qu'il avait ouvert une procédure interne pour faire la lumière sur des accusations portant sur les pratiques de sa filiale OTV, soupçonnée d'avoir tenté avec deux autres spécialistes du traitement des eaux usées de verrouiller le marché en Île-de-France.