Veolia est malmené aujourd'hui. En repli de 3,04% à 18,80 euros, le numéro un mondial des services à l'environnement (eau, déchets) accuse le plus net repli du CAC 40. Le groupe français est pénalisé par Jefferies. Le courtier américain a dégradé sa recommandation sur le titre d'Achat à Conserver et abaissé son objectif de cours de 21 à 20 euros en raison de son faible potentiel lié à une conjoncture moins favorable.

En France explique le bureau d'études, le chiffre d'affaires de Veolia a progressé au premier trimestre 2018, mais la croissance annuelle s'annonce limitée. Cette prudence est fondée par la publication récente d'indicateurs (PMI, inflation) suggérant un contexte macroéconomique moins favorable.

De plus rappelle-t-il, les réductions de coûts restent un élément clef de protection des marges en France. Or, les résultats du premier trimestre 2018 lui laissent à penser que Veolia ne parviendra peut-être pas à atteindre son objectif annuel de 300 millions d'euros.
En outre, rappelle-t-il encore, le chiffre d'affaires de Veolia dans l'activité des déchets a historiquement été fortement corrélé à la production industrielle et les données récentes suggèrent une croissance plus lente de la production industrielle à l'avenir.

A l'échelle européenne, le courtier anticipe une croissance organique de 2% du chiffre d'affaires de l'activité des déchets en Europe jusqu'en 2020 et estime que la probabilité d'une croissance plus importante est mince.

Jefferies estime également que la  flexibilité du bilan de Veolia est limitée pour des opérations de croissance externe importantes en raison du remboursement de la dette hybride de 1,4 milliard d'euros.

Jefferies anticipe un croissance d'Ebitda de 4% pour la période 2017-2020. Le chiffre d'affaires devrait progresser, lui, en moyenne de 8% sur la période.

Au final, bien qu'il considère cette croissance attractive, la valorisation du titre (+18% par rapport au secteur) l'incite à penser que le groupe est correctement valorisé.