Veolia continue de profiter de la bonne dynamique du marché du crédit. Soutenues par les banques centrales, les obligations d'entreprises ont le vent en poupe depuis le mini-krach du mois de mars lié au Covid-19. En avril, soit dans un contexte financier encore aussi volatil qu'incertain, le numéro un mondial des services à l'environnement était parvenu à lever 700 millions à 8 ans pour un taux de 1,25%.

Grâce à l'amélioration des perspectives économiques et à l'annonce, la semaine dernière, par la BCE d'une augmentation de 600 milliards d'euros à 1 350 milliards du montant de son Programme d'achats d'urgence pandémique, le groupe d'Antoine Frérot vient de faire mieux.

Il a en effet levé 500 millions d'euros, un montant certes moindre qu'en avril, mais avec une échéance plus longue (12 au lieu de 8 ans) et à un taux bien inférieur : 0,8%.

Veolia constitue il est vrai une signature rassurante pour les investisseurs. Sa dette long terme est en effet notée "BBB" par Standard & Poor's ce qui la place dans la catégorie jugée la plus sure du marché : l'Investment Grade (IG).

Preuve de la confiance des opérateurs pour ce compartiment, le spread, soit l'écart entre le taux de l'obligation IG et un taux sans risque mesuré par JPMorgan AM s'est rétréci de 30 points de base au cours de la semaine close le 5 juin.

Les investisseurs se sont d'ailleurs précipités sur le "nouveau papier" du géant français, comme en témoigne une demande huit fois supérieure à l'offre.

Cet engouement a ainsi permis d'améliorer substantiellement le niveau d'émission et d'obtenir un pricing final inférieur de 10 points de base au marché secondaire.

Les produits de l'émission serviront aux besoins de financement généraux de la société, et notamment à l'anticipation des tombées obligataires de fin 2020 et début 2021.

"Le niveau élevé de sursouscription, la qualité des investisseurs, leur diversité (plus de 210 ordres en provenance d'Europe et d'Asie) et les bonnes conditions obtenues témoignent de la perception très positive de la signature de Veolia et de sa solidité financière", a souligné le groupe.

Effectivement, au 31 décembre 2019, Veolia affichait une dette nette de 10,680 milliards, soit 2,6 fois l'Ebitda.

Au 31 mars, il comptait par ailleurs 3,5 milliards d'euros de cash centralisé, 1,9 milliard d'euros de cash mobilisable dans les filiales et 4,2 milliards d'euros de lignes de crédit et lignes bilatérales non tirées et disponibles. De quoi voir venir.