* Vivendi "inquiet" de la nouvelle gouvernance chez Telecom Italia

* Menace de convoquer une nouvelle AG pour remanier le conseil

* Le directoire autorisé à étudier une évolution du capital d'UMG

* C.A. en hausse au T1, avec la musique et Canal+ (Actualisé avec conférence téléphonique)

par Gwénaëlle Barzic

PARIS, 17 mai (Reuters) - Vivendi a repris les hostilités sur le front italien, menaçant jeudi de convoquer une nouvelle assemblée générale chez Telecom Italia, deux semaines après en avoir perdu le contrôle au profit du fonds activiste Elliott.

A l'occasion de la publication de son chiffre d'affaires du premier trimestre, le groupe de médias a fait part de "son inquiétude" au sujet de la nouvelle gouvernance de l'opérateur historique italien dont Vivendi est le premier actionnaire avec 24% du capital.

La victoire du fonds américain lors d'une assemblée générale au vote serré début mai a contrecarré l'ambition du milliardaire breton Vincent Bolloré, actionnaire de contrôle de Vivendi, de bâtir un géant latin des contenus.

"Le risque de démantèlement, et une gouvernance qui ne tiendrait pas assez compte des intérêts des actionnaires, pourraient conduire Vivendi à envisager, comme le droit le lui autorise, à demander la convocation d’une Assemblée générale pour proposer de remanier le conseil d’administration", menace Vivendi dans un communiqué.

Elliott, qui mène campagne contre la gouvernance de Vivendi depuis trois mois, n'a pas souhaité faire de commentaire sur ces informations.

Un peu plus tôt dans la journée pourtant, l'administrateur délégué de Telecom Italia, Amos Genish, qui est un allié de Vincent Bolloré, avait estimé avoir le soutien total de son conseil pour mener à bien son plan stratégique.

"Il est clair (que le soutien du conseil) est là et que je me sens très à l'aise pour avancer sur ce qui doit être fait", a expliqué Amos Genish lors d'une conférence avec des analystes.

"Je suis là pour longtemps", a ajouté le dirigeant qui a conditionné son maintien à la tête du groupe à la possibilité d'appliquer le plan à trois ans qu'il avait présenté en mars.

PAS DE SCÉNARIO PRIVILÉGIÉ SUR UMG

Vivendi a par ailleurs annoncé que son conseil de surveillance avait approuvé le lancement d'études en vue d'une éventuelle évolution du capital de sa filiale Universal Music Group mais en s'abstenant de toute annonce concrète.

"Nous allons voir toutes les différentes options. Nous allons avoir un esprit très ouvert et faire un rapport au conseil de surveillance", a souligné le président du directoire Arnaud de Puyfontaine lors d'une conférence analystes.

Aucun calendrier n'a été fixé par Vivendi, qui n'a aucune préférence quant à un scénario en particulier, a-t-il dit.

Le groupe de médias, contrôlé par Vincent Bolloré, laisse planer depuis deux ans l'hypothèse d'une introduction en Bourse de la maison de disques, numéro un mondial de la musique enregistrée, dont les résultats ont connu une remontée spectaculaire grâce au succès du "streaming".

Au premier trimestre, la maison de disques a vu son chiffre d'affaires progresser de 4,5% à données comparables à 1,22 milliard d'euros, toujours tiré par le "streaming".

Le label a notamment profité du succès de la bande originale du film "Black Panther" ou encore de l'album de Kendrick Lamar, premier musicien non classique ou jazz à remporter le prix Pulitzer de la musique pour son album "Damn".

Le groupe de télévision Canal+ a quant à lui enregistré des revenus en hausse de 2,5% à 1,3 milliards d'euros, soutenu par une hausse à deux chiffres de son activité en Afrique alors que la France métropolitaine a enregistré un léger recul de 0,7%.

Le communiqué: https://bit.ly/2wPqcan

(Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain, avec Agnieszka Flak à Milan, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Bolloré, Mediaset, Telecom Italia, Vivendi