New York (awp/afp) - La banque américaine Wells Fargo, secouée par les scandales et en quête d'un patron, a annoncé vendredi des résultats trimestriels meilleurs que prévu grâce à des économies mais a douché les marchés en se montrant pessimiste sur ses marges bénéficiaires.

L'action baissait de 2,85% vers 16H15 GMT, cédant ainsi tous les gains amassés en début de séance après la publication des résultats du premier trimestre.

John Shrewsberry, le directeur financier de la banque de San Francisco, a indiqué lors d'une conférence téléphonique avec les analystes que la principale marge bénéficiaire allait décliner de 2 à 5% cette année comparé à 2018. Wells Fargo tablait jusqu'ici sur une marge comprise entre -2% et +2%.

Le cabinet FactSet table lui sur une hausse de 1% de cette marge.

"Plusieurs facteurs justifient ce changement, dont des perspectives moins positives pour ce qui est des taux d'intérêt", a déclaré M. Shrewsberry. Il a ajouté que la concurrence des autres banques notamment pour la rémunération des dépôts des particuliers et des professionnels, était également un facteur décisif.

Ce changement a réveillé les craintes des marchés financiers, qui redoutent que la pause monétaire de la banque centrale américaine (Fed) n'affecte les marges des banques, principalement la différence entre ce qu'elles gagnent en prêtant de l'argent et ce qu'elles paient aux épargnants effectuant des dépôts.

Les investisseurs ont par conséquent relégué en arrière-plan le bénéfice net de 5,51 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 16,35% sur un an.

Ce résultat est dû à des baisses de coûts de 7,5%, la quatrième banque américaine en termes d'actifs ayant fait des économies, un des moyens pour préserver ses bénéfices au moment où elle est engluée dans différents scandales liés à ses pratiques commerciales.

Rien sur le PDG

Le chiffre d'affaires, s'il a diminué de 1,5% à 21,61 milliards de dollars, est toutefois supérieur aux 21,01 milliards escomptés en moyenne par les analystes financiers.

Wells Fargo, qui s'est toujours affichée comme une banque tournée principalement vers le financement de l'activité économique, a vu son volume de crédits augmenter très légèrement de 0,10% à 948,2 milliards de dollars.

C'est un soulagement pour l'établissement, qui redoute une défiance des consommateurs suite aux différents scandales auxquels son nom est mêlé.

Les prêts accordés aux ménages ont toutefois reculé de 1,8% principalement en raison d'une baisse du volume de crédits auto, a détaillé l'établissement, reconnaissant ainsi que le scandale de comptes fictifs ouverts au nom de clients à leur insu, l'affaire des produits d'assurances automobiles vendus subrepticement aux consommateurs et les frais indus imposés aux clients ayant souscrit un emprunt immobilier ont eu des conséquences négatives sur l'activité.

Wells Fargo peut continuer à compter sur les entreprises, à qui elle a prêté beaucoup plus d'argent qu'au premier trimestre 2018. Les prêts commerciaux ont ainsi augmenté de 1,75%.

"Nous continuons de transformer l'entreprise. Nous avons encore beaucoup de travail à faire mais nous sommes déterminés à faire de nos clients la priorité", a assuré vendredi Allen Parker, qui a remplacé au pied levé le 28 mars le PDG démissionnaire Tim Sloan.

M. Sloan, PDG depuis 2016, n'était pas parvenu à redorer l'image de Wells Fargo, dont les scandales à répétition lui ont valu des milliards de dollars d'amendes et une interdiction de faire des acquisitions de la part de la Banque centrale (Fed).

Wells Fargo cherche un patron à l'extérieur de l'entreprise mais n'a pas dit vendredi où elle en était de sa recherche.

afp/rp