Le dernier sommet de l’OPEP+ s’est terminé en impasse pour les participants, qui ne sont pas parvenus à s’entendre sur de nouvelles mesures de régulation pour soutenir les prix pétroliers. Le cartel recommandait une baisse supplémentaire de 1,5 million de barils par jour de la production qui serait répartie à raison d'une baisse de 1 million de barils par jour pour les membres de l'organisation et de 500.000 barils par jour pour les pays alliés, une proposition écartée, à la grande surprise du marché, par la Russie.

Cet échec dessoude l’alliance élargie, pourtant engagée dans une charte de coopération permanente. Le Royaume Saoudien, qui portait cette mission de régulation à lui seul, a par conséquent changé son fusil d’épaule. Adieu la politique de stabilité, place à la guerre des prix et à la quête de nouvelles parts de marché. Saudi Aramco a décidé de réduire significativement ses prix de vente vers toutes les destinations et prévoit d'augmenter sa production à plus de 10 millions de barils par jour.

Ces mesures exceptionnelles visent à mettre la pression sur la Russie et la faire revenir à la table des négociations, tout en frappant de plein fouet l’industrie américaine de pétroles de schiste, lourdement touchée par des problèmes de solvabilité. Une opposition qui risque de perdurer compte tenu des propos du Ministre russe des finances, qui estime que la Russie peut résister à prix du baril de 25 USD pour les dix prochaines années.

Il s’agit néanmoins d’un pari risqué puisque le cartel entier pâtît de cette décision, tout comme les finances de l’Arabie Saoudite à l'heure où une partie de Saoudi Aramco est cotée en bourse. Rappelons effectivement que cette stratégie avait affaibli l’OPEP en 2014, contrainte de devoir composer avec la Russie pour exister. Ce deuxième choc d’offre constituera donc un défi majeur pour l’organisation pétrolière, qui pourrait voir certains de ses membres déjà en difficulté ne pas s’en remettre.

Graphiquement, en données journalières, la tendance de fond baissière s’exprime pleinement. Bien qu’un rebond prenne forme dans les premiers échanges de la semaine, la baisse est spectaculaire. L’ouverture s’est réalisée en baisse de 30%, soit la plus forte baisse enregistrée depuis 1991 et son contexte de guerre du Golfe.