New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont grimpé mercredi à leur plus haut niveau depuis fin mai après l'annonce d'une chute marquée des réserves de brut aux Etats-Unis et de nouvelles menaces de Donald Trump contre l'Iran.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'est apprécié de 1,44 dollar ou 2,2% à Londres, pour terminer à 66,49 dollars, son plus haut depuis le 30 mai.

A New York, le baril de WTI pour la même échéance a gagné 1,55 dollar ou 2,7% pour finir à 59,38 dollars, son plus haut depuis le 22 mai.

Déjà en hausse en début de séance, les cours ont bondi encore un peu plus après la diffusion du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), qui a montré une chute des stocks de brut de 12,8 millions de barils lors de la semaine achevée le 21 juin. Il s'agit de la plus forte baisse depuis septembre 2016.

Ce plongeon est la conséquence de plusieurs éléments, dont la montée des exportations de brut américain à un niveau record (3,77 millions de barils par jour) et la baisse marquée des importations de brut.

Toutefois, remarque Andrew Lebow de Commodity Research Group, "le chiffre le plus intéressant est peut-être la baisse de la production".

Si le pays reste le premier producteur mondial d'or noir, extrayant en moyenne 12,1 millions de barils par jour la semaine dernière, "cela constitue une baisse significative par rapport au record de 12,4 millions de barils par jour" atteint trois semaines auparavant, souligne M. Lebow.

Les cours du pétrole ont aussi été portés mercredi par les tensions entre Washington et Téhéran.

Après avoir souffert en mai des conflits commerciaux et des perspectives d'une demande fragile, le cours du baril a déjà repris de la valeur depuis quelques semaines avec la montée des accrochages entre les deux pays.

Nouvel épisode mercredi: Donald Trump a évoqué la possibilité d'une guerre contre Téhéran "qui ne durerait pas très longtemps", prenant le contre-pied de son homologue iranien, qui semblait jouer l'apaisement.

Le président américain a assuré ne pas espérer un tel conflit, mais ces déclarations sonnent comme un nouvel avertissement à l'Iran.

Le président Hassan Rohani a assuré de son côté par téléphone à son homologue français Emmanuel Macron que son pays ne cherchait "la guerre avec aucun pays", pas même les Etats-Unis, selon l'agence officielle Irna.

Enfin, les investisseurs se préparent à la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires, dont la Russie, qui se tiendra début juillet à Vienne.

"Nous estimons que les perspectives d'un ralentissement de la croissance de la demande, principalement à cause des tensions commerciales, justifieraient que les participants continuent de limiter leurs productions pour maintenir le marché à l'équilibre", ont jugé les analystes de Barclays.

Scénario moins probable, un non renouvellement de l'accord, qui entraînerait une hausse marquée de la production saoudienne et qui ferait plonger les prix, ont-ils ajouté.

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