New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé mardi, entre les craintes liées aux tensions élevées au Moyen-Orient et la prudence avant le sommet du G20, où doivent se rencontrer les présidents américain et chinois, et une réunion de l'Opep.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'est apprécié de 19 cents (+0,3%), à Londres pour clôturer à 65,05 dollars.

A New York, le baril de WTI pour la même échéance a lâché 7 cents (-0,1%), pour finir à 57,83 dollars.

Les prix ont bondi la semaine dernière alors que la tension est montée d'un cran entre les Etats-Unis et l'Iran après qu'un drone américain a été abattu par Téhéran.

Tout conflit dans le Golfe peut potentiellement faire grimper les prix de l'or noir, puisque les investisseurs craignent que l'offre mondiale soit perturbée.

Et "la rhétorique est restée agressive mardi", remarque John Kilduff d'Again Capital en mettant notamment en avant un tweet du président américain dans lequel il estime que la réaction de l'Iran à sa proposition de discussions était "insultante".

Tout en annonçant des nouvelles sanctions visant notamment le guide suprême iranien Ali Khamenei, Donald Trump avait affirmé la veille que la porte restait ouverte pour des négociations.

L'Iran a par la suite accusé les Etats-unis d'avoir fermé de façon "permanente" la voie de la diplomatie et de mentir sur son intention de négocier.

"Toute action de l'Iran visant n'importe quel (intérêt) américain déclenchera une réponse d'une force puissante et écrasante", a prévenu Donald Trump dans sa série de tweets mardi.

"Le problème est qu'on ne sait absolument pas où est la ligne rouge pour le président américain, quelle attaque pourrait le décider à passer à l'étape supérieure", remarque M. Kilduff. "Le marché reste très nerveux."

Mais le marché se méfie également du conflit commercial qui oppose la Chine et les Etats-Unis, alors que les présidents Donald Trump et Xi Jinping doivent se rencontrer en marge du sommet du G20 au Japon ce week-end.

"L'échec probable des discussions en vue d'un accord commercial pourrait se traduire par une révision à la baisse des perspectives de la demande mondiale", a commenté Tamas Varga, analyste chez PVM.

Après le G20 se tiendra une autre réunion internationale cruciale pour le marché du brut, puisque l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, se retrouveront à Vienne début juillet.

Ils doivent décider de renouveler ou non l'accord les engageant à limiter leur production au deuxième semestre 2019.

"Un renouvellement de l'accord semble évident, mais les détails seront importants", estime M. Varga, qui se demande si les pays participants vont geler leur production au niveau actuel, qui est plus bas que celui décidé par l'Opep+ en décembre, ou augmenter leur production pour atteindre ce seuil.

A plus court terme, le marché prendra connaissance mercredi des données hebdomadaires sur les réserves américaines.

Pour la semaine achevée le 21 juin, les analystes estiment que les stocks de brut ont reculé de 2,87 millions de barils, que ceux d'essence ont baissé de 100.000 barils tandis que ceux d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole) sont restés stables, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.

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