New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont grimpé jeudi avant une réunion de suivi de l'accord de l'Opep et de ses partenaires et alors que les tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran demeuraient élevées.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 72,62 dollars à Londres, en hausse de 85 cents par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril de WTI pour le contrat de juin a pris aussi 85 cents à 62,87 dollars.

Malgré un bond des stocks de brut américains, selon des données publiées mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), les prix du brut ont grimpé jeudi pour la troisième séance consécutive, "la hausse des stocks étant éclipsée par le risque géopolitique", a expliqué Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.

Une coalition menée par l'Arabie saoudite a mené jeudi une série de raids aériens sur la capitale yéménite Sanaa, 48 heures après une attaque de drones sur un oléoduc pétrolier saoudien clé, revendiquée par les rebelles Houthis mais que Ryad a directement imputée à l'Iran.

Ryad, premier exportateur de pétrole au monde, a rouvert cet oléoduc, désormais "entièrement opérationnel" selon un responsable du géant pétrolier Aramco.

Voisins et alliés du royaume saoudien, les Emirats arabes unis avaient prôné mercredi la "désescalade" tout en blâmant le "comportement de l'Iran" pour les tensions croissantes dans le Golfe.

C'est dans ce contexte tendu que certains ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires se réuniront ce week-end à Djeddah, en Arabie saoudite, pour un point de suivi de l'accord qui les engage depuis début 2018 à limiter leur production.

Si le ministre iranien ne sera pas présent, la question d'une éventuelle augmentation de la production devrait être à l'ordre du jour, avant une prise de décision qui devrait normalement attendre la réunion plénière de l'Opep fin juin.

"La situation va être compliquée, nous ne voyons pas comment l'Iran et le Venezuela pourraient accepter de voter en faveur d'une augmentation de la production de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis pour compenser leurs exportations restreintes par les sanctions américaines", a commenté Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.

D'après Robbie Fraser de Schneider Electric en revanche, "le cartel pourrait vouloir poursuivre ses coupes dans la production bien que les quotas puissent être ajustés pour refléter les déclins involontaires de l'Iran et du Venezuela".

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