New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en baisse lundi, les investisseurs décidant d'encaisser quelques bénéfices après plusieurs semaines consécutives de hausse et les commentaires d'un ministre russe évoquant une possible hausse de production.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a cédé 37 cents, ou 0,5%, pour terminer à 71,18 dollars.

A New York, le baril de WTI pour le contrat de mai a perdu 49 cents, ou 0,8%, pour clôturer à 63,40 dollars.

Le Brent venait d'enregistrer sa troisième hausse hebdomadaire consécutive et le WTI six semaines consécutives de gains.

"La baisse de ce matin est donc naturelle", a estimé Carlo Alberto de Casa, analyste chez ActivTrades.

Par ailleurs, le nombre de puits actifs a augmenté aux Etats-Unis la semaine dernière, selon les données publiées vendredi soir par l'entreprise de services pétroliers Baker Hughes (+2 à 833 puits actifs).

L'industrie américaine avait pourtant ralenti la cadence des forages face à la fonte des prix fin 2018. Mais "la hausse des cours depuis le début de l'année suggère que l'activité de forage et (par ricochet) la production de brut vont s'accélérer", ont noté les analystes de Commerzbank.

"Ceci intervient au moment où la Russie laisse entrevoir une nouvelle guerre de la production", a relevé Phil Flynn de Price Futures Group en mentionnant des commentaires du ministre russe des Finances s'interrogeant sur l'opportunité de laisser les Etats-Unis gagner des parts de marché ou de faire repartir leur production à la hausse.

La Russie s'est en effet engagée, avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à réduire sa production pour redresser les cours du baril. Ils doivent rediscuter de cet accord lors de la prochaine réunion officielle du cartel, les 25 et 26 juin à Vienne.

"Le marché a pu se redresser ces derniers mois grâce aux coupes effectuées par l'Opep et ses partenaires, qui se sont ajoutées aux sanctions américaines imposées à l'Iran et au Venezuela et plus récemment aux violences en Libye", a rappelé Andy Lipow du cabinet Lipow Oil Associates. "Mais cette situation pourrait tout à fait évoluer rapidement et les prix repartir vivement à la baisse si la Russie cède à son envie de faire repartir sa production à la hausse", ajoute-t-il.

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