Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole restaient stables vendredi en cours d'échanges européens, alors que l'Opep et ses alliés ont ouvert la porte à une baisse supplémentaire de la production, sans pour autant se mettre entièrement d'accord pour l'instant.

Vers 10H20 GMT (11H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 63,62 dollars à Londres, en hausse de 0,36% par rapport à la clôture de jeudi.

A New York, le baril américain de WTI pour janvier prenait 0,19% à 58,54 dollars. Jeudi, il était monté jusqu'à 59,12 dollars, un plus haut depuis la mi-septembre.

Un premier marathon de réunions jeudi à Vienne n'a pas permis aux 14 membres de l'Opep de trancher toutes les questions sur l'ampleur et la répartition des réductions de production à concéder.

La réunion de vendredi doit permettre de peaufiner les détails d'un accord avec la Russie et les autres pays producteurs qui se sont alliés à l'Opep il y a trois ans, pour faire face au boom de l'offre américaine de gaz de schiste.

"Peut-être qu'un peu de clarté va émerger aujourd'hui, ce qui pourrait faire grimper les prix plus hauts", a commenté Derek Halpenny, analyste pour MUFG.

"Mais le manque d'unité apparent hier suggère que cela pourrait ne pas se produire et après avoir pris 4% depuis mardi, les prix pourraient repartir à la baisse", a-t-il cependant prévenu M. Halpenny.

Pris en étau entre une croissance mondiale morose, des stocks de pétrole abondants et des cours toujours fragiles, l'Opep et ses partenaires ont fait le choix il y a un an de brider leur production, amputée de 1,2 million de barils par jour (mbj) par rapport au niveau d'octobre 2018. Cet accord arrive à échéance en mars 2020.

Alors qu'une simple prolongation de l'accord semblait l'option initialement privilégiée, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a indiqué jeudi qu'une baisse de production de 500.000 barils supplémentaires était envisagée.

Cependant, les prix ont peu réagi alors que "cet ajustement de 500.000 barils par jour ne peut pas réellement être interprété comme quelque chose qui change effectivement l'équilibre du marché", ont souligné les analystes de JBC Energy.

Selon eux, "c'est plus une manoeuvre pour se conformer (aux engagements) et une tentative pour distribuer le surplus d'efforts de l'Arabie saoudite aux autres membres de l'Opep+".

L'Arabie saoudite, troisième producteur de brut et premier exportateur mondial, est le chef de file de l'Opep, sans lequel aucune décision n'est entérinée.

Le pays supporte l'essentiel des baisses de production et s'agace du non-respect de l'accord par plusieurs producteurs, comme l'Irak et le Nigeria, qui pompent au-delà de leur quota. La Russie, deuxième producteur mondial, dépasse aussi régulièrement le plafond fixé.

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