Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole effaçaient une partie de leurs gains jeudi en cours d'échanges européens après deux séances de hausse marquée, profitant de l'optimisme des marchés avec les négociations sino-américaines.

Vers 15H00 GMT (16H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 63,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 19 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 09H20 GMT, il avait atteint 64,81 dollars, à son plus haut depuis près de trois mois.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de mars cédait 28 cents à 53,62 dollars une heure après son ouverture.

Comme les autres marchés financiers, le pétrole a souffert des mauvaises données sur les ventes au détail aux Etats-Unis, mais le Brent restait en hausse.

"Il semblerait que les espoirs d'avancées sur le conflit commercial profitent au pétrole", ont commenté les analystes de Commerzbank.

Les négociations entre la Chine et les Etats-Unis ont en effet repris jeudi matin à Pékin.

Les prix étaient déjà en hausse mercredi après la publication des rapports mensuels de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) et de l'Opep, qui faisaient état d'une baisse de la production du cartel.

Mais le marché s'est ensuite tourné vers les données hebdomadaires sur les réserves américaines, publiées par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).

Si l'EIA a fait état d'une hausse des stocks de brut, ce qui a dans un premier temps fait flancher les prix, "les investisseurs ont choisi de se focaliser sur une baisse marquée des importations venues du Venezuela", a commenté Sukrit Vijayakar, analyste de Trifecta Consultants.

Les données à court terme commencent ainsi à refléter la baisse de l'offre mondiale, notamment en raison des efforts de l'Opep, qui a fixé à ses membres et à ses partenaires, dont la Russie, des seuils de production plus bas.

Pour Giovanni Staunovo, analyste pour UBS, l'Opep profite surtout "des baisses de production involontaires de l'Iran, de la Libye et du Venezuela".

L'Iran et le Venezuela sont sous le coup de sanctions américaines qui affectent leurs exportations, tandis que la production en Libye est perturbée par le conflit armé qui secoue le pays.

Dans ce contexte, le marché ne s'est pas préoccupé outre mesure des données des douanes chinoises. La Chine a importé 42,6 millions de tonnes de brut en janvier, contre 43,78 millions de tonnes en décembre.

"Il y avait des importations très fortes à la fin de l'année dernière, probablement dues à un effort des raffineries pour utiliser leurs quotas avant la fin de l'année", ont expliqué les analystes de ING.

afp/rp