New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé lundi, hésitant entre les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran et l'avenir de l'accord engageant l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires à réduire leur production de brut.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a lâché 34 cents, ou 0,5%, à Londres, pour finir à 64,86 dollars.

A New York, le baril de WTI pour la même échéance a gagné 47 cents ou 0,8% pour clôturer à 57,90 dollars.

Les prix du brut ont grimpé vers 06H15 GMT à leur plus haut niveau depuis trois semaines, à 65,79 dollars pour le Brent et à 58,22 dollars pour le WTI, avant de perdre du terrain.

Le président américain Donald Trump, qui accuse l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire et d'être un "parrain du terrorisme", a signé lundi un décret imposant, selon lui, des sanctions "dures" visant le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei et bientôt son ministre des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

M. Trump, qui a annulé in extremis la semaine dernière des frappes contre des cibles iraniennes en représailles à la destruction d'un drone de l'US Navy, a aussi souligné dans des tweets que la protection de voies de navigation dans le Golfe n'est pas pour lui une priorité.

L'Iran pourrait notamment empêcher le passage des pétroliers dans le détroit d'Ormuz, au large de ses côtes, par lequel passe l'essentiel du brut extrait en Arabie saoudite et chez plusieurs autres grands producteurs de la région.

"Les acteurs du marché sont un peu dans une position attentiste", remarque Kyle Cooper de Ion Energy. "L'évolution des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis est un élément majeur du marché actuellement et on ne sait vraiment pas ce qui va se passer", estime-t-il.

"Les affirmations de Donald Trump et leurs implications varient énormément. Une hostilité accrue ferait encore monter les prix mais l'annonce ne serait-ce que d'une réunion avec l'Iran ferait facilement retomber les cours du baril de deux à trois dollars", avance le spécialiste.

Si ces tensions font grimper les prix, "elles pourraient empoisonner l'atmosphère déjà peu respirable lors de la réunion de l'Opep la semaine prochaine", ont noté les analystes de Commerzbank.

Les ministres de l'Energie des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs partenaires, dont la Russie, se retrouveront à Vienne pour décider de renouveler ou non leur accord pour limiter leur production après la fin du premier semestre.

Lors de la dernière réunion, les désaccords entre l'Iran et l'Arabie saoudite avaient rendu les négociations difficiles, même si la plupart des analystes s'attendent cette fois-ci à un renouvellement de l'accord.

Lundi, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a cependant affirmé qu'il était trop tôt pour affirmer que l'accord serait reconduit, estimant qu'il fallait notamment attendre la réunion du G20 ce week-end, selon des propos rapportés par l'agence Bloomberg.

afp/rp