New York (awp/afp) - Wall Street était portée vendredi en début de séance par les résultats trimestriels nettement supérieurs aux attentes d'Alphabet (maison mère de Google et YouTube), Amazon, Facebook et Apple, mais voyait son élan freiné par le repli d'autres secteurs.

Vers 14H15 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, cédait 0,43% à 26.200,96 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, montait de 0,40% à 10.630,39 points.

L'indice élargi S&P 500 perdait 0,11% à 3.242,67 points.

La Bourse de New York avait terminé en ordre dispersé jeudi, tiraillée entre la chute historique du PIB des Etats-Unis au deuxième trimestre, synonyme d'entrée officielle en récession, et la bonne santé des géants technologiques: le Dow Jones avait cédé 0,85%, tandis que le Nasdaq s'était apprécié de 0,43%.

Faisant fi de la pandémie et l'effondrement de l'économie américaine, les géants américains de l'internet ont stupéfait Wall Street après la clôture de jeudi en affichant des profits insolents, témoignage du renforcement de l'économie numérique pendant le confinement.

Amazon a doublé son bénéfice net, celui-ci montant à 5,2 milliards de dollars.

Facebook et Apple n'ont eux pas semblé être affectés par la conjoncture ou les coupes dans les budgets publicitaires des annonceurs.

Seule ombre au tableau, les profits d'Alphabet, qui ont atteint 7 milliards de dollars, ont reculé par rapport à l'année dernière.

"Ceux qui anticipaient une hausse boursière ont le feu vert pour acheter des titres tech, les résultats ayant été hallucinants à tous les niveaux, en particulier pour Apple, dont la valeur en Bourse pourrait atteindre les 2.000 milliards de dollars d'ici la fin de l'année", souligne Daniel Ives de Wedbush Securities.

"La résilience du secteur a été au coeur de la reprise en V du marché actions. Nous pensons que les titres tech pourraient encore gagner 20 à 30%, les résultats de cette semaine agissant comme un catalyseur positif", estime M. Ives.

En début de séance new-yorkaise, Amazon (+4,17%), Facebook (+7,34%) et Apple (+5,57%) étaient en hausse, tandis qu'Alphabet perdait 4,50%.

Pertes majeures pour les majors

La place new-yorkaise voyait toutefois sa progression limitée par le recul d'autres grandes valeurs, dont la major pétrolière Chevron (-4,31%), qui a subi une perte de plus de 8 milliards de dollars au deuxième trimestre en raison notamment de la chute des cours de l'or noir.

ExxonMobil a également affiché une lourde perte nette de 1,1 milliard de dollars, la pire depuis sa fusion en 1999 et voyait son titre baisser de 1,10%.

Le fabricant américain d'engins de chantier et de construction Caterpillar -- un baromètre de l'économie réelle -- reculait de 4,24%. Le groupe a enregistré des résultats meilleurs que prévu au deuxième trimestre mais a prévenu que la pandémie de coronavirus rendait l'avenir particulièrement incertain.

Le laboratoire pharmaceutique américain Merck (+1,06%), a pour sa part dévoilé des résultats meilleurs que prévu au deuxième trimestre et relevé ses prévisions annuelles estimant que le pire de l'impact de la pandémie de nouveau coronavirus était derrière lui.

Au rang des indicateurs de vendredi, l'activité économique dans la région de Chicago, à forte dominante manufacturière, a fait un bond spectaculaire en juillet, repassant dans le vert et atteignant son plus haut niveau depuis mai 2019, selon l'indice des directeurs d'achats de l'association ISM.

La confiance des consommateurs aux Etats-Unis est elle repartie à la baisse en juillet, plombée par le rebond du Covid-19 dans le pays, selon l'estimation finale de l'enquête de l'Université du Michigan.

Quant aux dépenses des ménages, elles ont augmenté de 5,6% en juin, en-dessous des prévisions des analystes, selon les données du département du Commerce.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine montait à 0,5511%, contre 0,5462% jeudi soir.

dho/pcm