New York (awp/afp) - La Bourse de New York ouvrait nettement dans le rouge vendredi dans un marché toujours fragilisé par la crise du nouveau coronavirus.

Vers 14H15 GMT, le Dow Jones Industrial Average baissait de 3,55%, à 21.750,81 points. L'indice vedette de Wall Street reste sur trois séances de hausse consécutives.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, cédait 3,05%, à 7.560,06 points, et l'indice élargi S&P 500 perdait 3,716%, à 2.546,86 points.

Wall Street avait grimpé jeudi malgré la hausse record du nombre de demandeurs d'allocations chômage aux Etats-Unis. Le vote au Sénat d'un plan de relance titanesque de l'économie américaine pour faire face aux conséquences de la pandémie avait soutenu la place: le Dow Jones avait pris 6,38% et le Nasdaq 5,60%.

Malgré leur repli du début de séance vendredi, les principaux indices de la place new-yorkaise s'acheminaient vers une forte progression hebdomadaire, après leur pire semaine depuis la crise financière de 2008.

Ils ont notamment été portés cette semaine par l'adoption au Sénat du plan de relance, qui prévoit plus de 2.000 milliards de dollars.

Ce texte doit être approuvé par la Chambre des représentants vendredi, puis promulgué par le président américain, Donald Trump.

Il prévoit des dispositions pour aider les ménages: un chèque de 1.200 dollars par personne à condition que ses revenus annuels n'excèdent pas 75.000 dollars et un chèque de 2.400 dollars pour les couples mariés qui gagnent jusqu'à 150.000 dollars.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré vendredi sur Fox News vouloir faire parvenir cette aide financière dans les plus brefs délais.

Les observateurs s'accordaient toutefois pour dire que le marché restait sous pression alors que les Etats-Unis comptent désormais plus de cas recensés de coronavirus que tout autre pays dans le monde et que l'économie de la première puissance mondiale tourne au ralenti.

"Malheureusement, le marché ne se préoccupe pas de ce qui s'est passé mais de ce qui est à venir", rappelle Patrick O'Hare, de Briefing.com.

"Le rapport sur les demandeurs d'allocation chômage hier a clairement montré qu'il va y avoir de nombreuses mauvaises nouvelles économiques dans les prochaines semaines malgré les mesures de relance économique".

Au rang des indicateurs, la confiance des consommateurs a dégringolé en mars, enregistrant sa quatrième baisse la plus importante en un demi-siècle, selon l'estimation finale de l'enquête de l'Université du Michigan publiées vendredi.

Les revenus des ménages ont, pour leur part, progressé plus vite que les dépenses aux Etats-Unis en février, selon les chiffres du département du Travail. Mais ces données ne reflètent pas encore l'impact massif du nouveau coronavirus sur l'économie américaine.

L'inflation est, elle, restée stable, à +0,1%, conformément aux attentes des analystes.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans de la dette américaine reculait nettement, s'établissant à 0,7488% contre 0,8447% la veille à la clôture.

Parmi les valeurs du jour, Boeing (-10,5%), Chevron (-7,4%) et Disney (-6,9%) étaient en fort repli, tirant le Dow Jones vers le bas.

Les croisiéristes Carnival et Norwegian Cruise Line chutaient chacun d'environ 13%.

Lululemon perdait 4,7%. Le spécialiste des pantalons de yoga a fait état de résultats trimestriels meilleurs que prévu mais a aussi annoncé que ses ventes avaient fortement baissé lors de la deuxième semaine de mars avec la fermeture de ses magasins en Europe et aux Etats-Unis en raison du coronavirus.

dho/lo/cj