Paris (awp/afp) - Toujours fermement accrochés à l'espoir d'une reprise de l'économie, les marchés européens ont continué à monter d'un pas résolu, la Bourse de Paris reconquérant au passage le seuil symbolique des 5.000 points.

Paris a bondi de 3,36%, Londres de 2,61% et Francfort de 3,88%. Le vert a dominé aussi à Milan (+3,54%) et Madrid (+2,95%). A Zurich, le SMI a refranchi les 10'000 points et a gagné 2,33%.

"Les marchés européens restent dans une phase d'extension. Ils surfent sur l'idée que la reprise va se faire", a souligné auprès de l'AFP Alexandre Baradez, analyste à IG France.

"Depuis l'annonce d'un plan de relance européen, il y a un sentiment positif sur le continent qui est largement soutenu par l'action colossale des banques centrales", a-t-il poursuivi.

Quant à la réunion de la BCE demain jeudi, selon lui, "tout le monde s'attend à l'annonce d'une extension du programme de soutien, en moyenne de 500 milliards d'euros pour finir l'année" et cela aide les indices.

Il y a une semaine, l'exécutif européen a proposé un plan de relance de 750 milliards d'euros pour stimuler les économies des pays les plus touchés par le coronavirus.

La banque centrale européenne pourrait faire jeudi, à l'occasion de sa réunion de politique monétaire, de nouvelles annonces autour de son programme d'achats d'urgence décidé en pleine pandémie.

"Comme les places américaines tiennent aussi toujours, tout comme la Fed", cela consolide les positions et le redressement de certains indices d'activités vient compléter le tableau, note également M. Baradez.

Les investisseurs ont notamment été confortés par le retour à la croissance de l'activité dans les services en Chine, qui a connu en mai son plus fort rebond depuis dix ans selon l'indice des directeurs d'achat (PMI).

Mais, a nuancé M. Baradez, du point de vue macroéconomique, "les marchés sont peut-être un peu trop enthousiastes et à un moment il faudra sans doute trouver un équilibre entre les fondamentaux économiques et le soutien massif des banques centrales".

Pour le spécialiste, "pour que le marché aille vraiment plus haut il faudra une véritable reprise". Et même si les investisseurs les mettent de côté pour le moment, "deux gros risques subsistent côté américain".

Car, a-t-il détaillé, comme "Donald Trump est distancé dans les sondages par son rival démocrate à la présidentiel Joe Biden, il risque d'aller plus loin avec la Chine, voire d'ouvrir un nouveau front avec l'Europe et d'avoir une main de fer sur le terrain intérieur".

Entre les relations toujours très houleuses avec Pékin et les manifestations contre les brutalités policières, neuf jours après la mort à Minneapolis de George Floyd, un homme noir asphyxié par un policier blanc, le pays est soumis à rude épreuve.

La dette délaissée

Ce courant puissant d'appétit pour le risque a logiquement conduit les investisseurs à délaisser un peu les actifs refuges du marché de la dette. Les taux d'emprunt à dix ans se sont donc tendus, même si grâce à la générosité sans faille des banques centrales, ils restent très bas.

Sur le plan des valeurs, la quasi-intégralité de l'indice phare de la place parisienne, le CAC 40 a fini dans le vert.

La remontée spectaculaire d'Unibail-Rodamco-Westfield s'est poursuivie à Paris avec un nouveau bond de 14,68% à 66,54 euros.

Le secteur aérien a largement profité de l'optimisme. A Paris Air France-KLM a gagné 10,11% à 4,87 euros. A Londres, IAG (British Airways) a pris 11,41% à 279,20 pence et la compagnie aérienne EasyJet 8,25% à 784,40 pence. Et à Francfort Lufthansa a progressé de 7,73% à 10,19 euros.

L'automobile a aussi bien profité avec un bond pour Renault de 10,49% à 23,97 euros et pour Peugeot de 5,95% à 14,42 euros à Paris. même chose à Francfort pour Daimler (+5,49% à 37,94 euros) ou BMW (+4,75% à 57,98 euros).

afp/rp