Francfort (awp/afp) - La hausse des prix a poursuivi son accélération en avril en Allemagne, s'établissant à 2,0% sur un an, au plus haut depuis avril 2019, en raison d'une nouvelle poussée des tarifs de l'énergie, selon des chiffres provisoires publiés jeudi.

En avril les prix de l'énergie ont progressé de 7,9% sur un an, a indiqué l'Office fédéral statistique. L'inflation remonte en Allemagne depuis janvier également du fait d'effets exceptionnels comme le relèvement de la TVA.

Sur un mois, les prix augmentent de 0,7%.

L'inflation est tirée mécaniquement depuis le début de l'année par l'instauration d'une taxe carbone et la fin de la baisse temporaire de TVA entre juillet et décembre 2020.

Dans le détail, les prix des denrées alimentaires se sont appréciés d'1,9% et ceux des services de 1,6% en avril, toujours sur un an.

"Le chiffre magique de 2 avant la virgule est là" et cela "devrait alimenter davantage le débat sur l'inflation", commente Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW.

En Allemagne la peur de l'inflation est ancrée dans la mémoire collective depuis la crise des années 1920.

L'agrégat pourrait encore se redresser pour dépasser 3% en fin d'année, estime la Banque fédérale allemande, surtout si la consommation s'emballe avec la réouverture progressive des commerces.

La Commerzbank s'attend à une inflation de 2,3% sur l'ensemble de l'année 2021.

Mais un tassement de la hausse de prix est à nouveau attendu en 2022 par les observateurs, quand une série d'effets provisoires auront disparu.

L'indice des prix harmonisé, qui sert de référence au niveau européen, affiche de son côté une hausse de 2,1% en mars sur un an.

Ce score dépasse l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE) d'une inflation "proche mais inférieure à 2%" dans la zone euro, lui-même soumis à un réexamen dans le cadre du chantier sur la nouvelle stratégie de l'institut.

La BCE a de nouveau réaffirmé en avril le cap expansif de sa politique monétaire pour garantir l'accès au crédit bon marché pour les ménages et entreprises, tandis qu'elle ne table pas sur un retour durable de l'inflation près de 2% avant longtemps.

afp/buc