L'année 2018 sera notamment caractérisée sur les marchés obligataires par une différenciation plus prononcée des risques et un retour du risque spécifique qui se constate déjà depuis novembre dernier, selon Allianz GI, qui a récemment consacré une réunion avec la presse aux perspectives du High Yield en Europe. « Le point fort pour cette classe d’actifs est l’alignement des croissances dans le monde, à l’exception du Royaume-Uni », a déclaré Vincent Marioni, CIO Crédit Europe du gestionnaire d’actifs.

Il s'agit d'un point important pour le High Yield, les entreprises en faisant partie étant plus petites que celles appartenant à la catégorie Invesment Grade. Elles sont donc plus sensibles à la conjoncture économique.

Vincent Marioni souligne par ailleurs que les fondamentaux microéconomiques sont intéressants en Europe, où la capacité des entreprises "High Yield" à rembourser leur dette continue de s'améliorer. Ils constitueront, selon lui, une force de rappel lors des épisodes de volatilité, qui créeront des opportunités d'investissement. Ces pics de volatilité devraient avoir lieu lors des réunions des banques centrales.

Concernant le risque de défaut, principal risque de cette classe d'actifs, Allianz GI précise que les taux de défaut devraient rester faibles.

Abordant la question des facteurs techniques, le CIO Crédit Europe d'Allianz GI explique que le marché du High Yield a connu une décollecte graduelle, une tendance appelée à se prolonger. Ces cessions, qui ont été réalisées par des investisseurs institutionnels, n'ont pas eu d'impact sur le marché car elles ont été progressives. Quant à la sensibilité de cette classe d'actifs à la hausse des taux, elle est plus faible que celle de l'Investment Grade en raison d'une maturité moins longue. Elle bénéficiera en revanche d'un moindre soutien des banques centrales, qui réduisent leurs rachats d'actifs.

Passant à la valorisation, Allianz GI souligne que le risque spécifique reste peu rémunéré, d'où l'importance de savoir faire le tri entre les émetteurs. Il déconseille ainsi le segment CCC, dont la valorisation est trop élevée. Historiquement parlant, le niveau de spread du High Yield est bas par rapport au rendement, fait-il par ailleurs remarquer, d'où les craintes des investisseurs. Si Allianz GI anticipe un léger élargissement des spreads, il estime qu'il sera compensé par le portage et la prime sur le marché primaire.