La transaction représente une valeur comptable combinée de l'ordre de 11 milliards de dollars sur la base du cours de Bourse d'US Airways au 13 février.

Les négociations sur cet accord, qui doit encore être approuvé par le tribunal fédéral des faillites, ont pris plus d'un an. American Airlines, filiale d'AMR, est placée sous le régime des faillites depuis novembre 2011, tout comme sa maison mère.

L'actuelle direction d'US Airways, menée par son directeur général Doug Parker, partisan de longue date de la consolidation du secteur, prendra la tête du nouveau groupe.

Âgé de 51 ans, Doug Parker a été à l'origine du processus de consolidation du secteur du transport aérien américain en 2005, quand son groupe America West Holdings a racheté US Airways, sauvant ainsi la compagnie de la faillite.

"La valeur de cette fusion est si élevée que nous sommes impatients de nous mettra au travail", a-t-il déclaré. "L'intégration de compagnies aériennes peut parfois être difficile, mais nous en avons (déjà) accompli une chez US Airways. Nous savons ce qu'il faut faire et nous connaissons les erreurs à éviter."

Vers 15h30 GMT, l'action US Airways était toutefois en baisse de 3,88% à 14,09 dollars tandis que le titre coté d'AMR bondissait de plus de 53% à 1,99 dollar.

Les créanciers d'AMR détiendront 72% de la nouvelle compagnie, le solde revenant aux actionnaires d'US Airways, et occuperont cinq des douze places au conseil d'administration. US Airways occupera quatre places, et les trois restantes seront réservées à des responsables d'AMR.

"C'est la restructuration la plus réussie de l'histoire dans le transport aérien, et nous avons pris particulièrement garde depuis le début à créer le plus de valeur possible pour nos détenteurs", s'est félicité Tom Horton, directeur général d'AMR, qui présidera la première assemblée générale annuelle des actionnaires.

PLUS DE 6.700 VOLS QUOTIDIENS

La nouvelle compagnie - qui s'appellera American Airlines - devrait afficher un trafic supérieur de 2% à celui du numéro deux du secteur, United Continental Holdings, mesuré sur la base du nombre de kilomètres de vols de passagers payants dans le monde.

"Les employés d'American pourraient voir leurs salaires un peu diminués (alors que) ceux d'US Airways bénéficieront sûrement d'une hausse", prévoit Fred Lowrance, analyste chez Avondale Parners.

Les syndicats des pilotes, des agents de bord et des personnels au sol des deux compagnies ont approuvé l'accord. Les mécaniciens attendent quant à eux que des renouvellements de contrats soient menés à bien pour se prononcer.

L'opération doit générer plus d'un milliard de dollars de synergies annuelles nettes dès 2015 et entraînera une charge de transition non récurrente de 1,2 milliard étalée sur trois ans.

En se basant sur les résultats de 2012, la compagnie née de la fusion entre AMR et US Airways devrait générer 39 milliards de dollars de revenus annuels, contre 37 milliards de dollars pour United Continental.

La nouvelle compagnie aérienne proposera plus de 6.700 vols quotidiens vers 336 destinations, nouvelles pour certaines, dans 56 pays. Elle entend pour ce faire prendre livraison de plus de 600 avions neufs.

Il s'agit de la quatrième fusion la plus importante dans le transport aérien des Etats-Unis en plus de quatre ans, après l'achat de Northwest par Delta Air Lines en 2008, l'union entre United et Continental en 2010 et l'acquisition par Southwest Airlines de la compagnie à bas prix AirTran Holdings en 2011.

A elle seule, AMR occupe actuellement la troisième place en terme de trafic, derrière United et Delta, qui avaient également tiré parti d'un passage par le régime des faillites pour réduire leurs coûts et préparer des acquisitions.

Avec Sagarika Jaisinghani à Bangalore; Nicolas Delame, Juliette Rouillon et Julien Dury pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten

par Soyoung Kim et Karen Jacobs